A l’occasion de sa 45e assemblée générale, le bureau de l’Association des maires du Jura a rappelé les défis majeurs auxquels sont confrontés les élus, « souvent avec des moyens insuffisants : la situation financière des Ehpad, la prise en charge du grand âge, la suppression par la sécurité sociale des prises en charge des transports des malades vers les accueils de jours, les haltes répits, la crise du logement ou encore la désertification médicale », a listé la présidente, Sandrine Gauthier-Pacoud.
« Le rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques locales publiées récemment est à cet égard révélateur d’une certaine hypocrisie et dévastateur, a-t-elle poursuivi. On y accuse les maires d’être responsables de la dégradation des comptes publics alors même que les dépenses publiques locales en France sont inférieures à la moyenne européenne et que les communes ont consenti d’énormes efforts de redressement budgétaire depuis 2010 qui n’ont servi à rien, preuve en est encore aujourd’hui. »
« Nos investissements ne sont pas des caprices »
Un discours sur lequel le secrétaire général, Jean-Louis Maître, s’est également exprimé : « Non, la hausse des dépenses de fonctionnement n’est pas due à une mauvaise gestion mais aux différentes hausses du point d’indice décidées par l’état, à l’inflation qui perdure. Nos investissements, ce ne sont pas des caprices, ils représentent 70 % de l’investissement public, dont la moitié pour le bloc communal. Ils préservent l’activité des secteurs déjà fortement touchés comme les TP et le BTP. Et puis réduire le train de vie de l’état, ça ne devrait pas être le transfert de compétences supplémentaires aux collectivités sans les compenser ou pas en intégralité ».
Le thème choisi cette année par l’Association des maires de France pour son congrès annuel, « Les communes… Heureusement ! », résonne dans le contexte actuel.
Des élus jurassiens participeront comme chaque année au 106e congrès des maires et des présidents d’intercommunalités du 18 au 21 novembre prochains Porte de Versailles à Paris. Et les mairies sont invitées à relayer cette campagne qui vise à sensibiliser le grand public au rôle essentiel des communes et à la nécessité de libérer l’action locale.
Déjà 9 élus violentés !
Si le maire est sans conteste le pilier de l’harmonie sociale, du bon fonctionnement de sa commune et de son développement, il est aussi à la fois exécutif de la commune, agent de l’état et chargé des pouvoirs de police. « C’est bien souvent dans le rôle de l’autorité publique que les maires subissent des incivilités, des injures, des menaces et même des agressions physiques », souligne Jean-Louis Maître, tout en communiquant les chiffres jurassiens. « Nous notons une progression avec 5 en 2021, 6 en 2022, 5 en 2023 et 9 déjà en 2024. Je tiens toutefois à préciser que beaucoup de dossiers ont été classés sans suite et pour d’autres, l’élu n’a pas prévenu l’AMJ. »
Moins d’élus qui se forment
L’AMJ défend les intérêts des communes jurassiennes et de ses maires, en assurant un relais auprès des parlementaires, des instances départementales et nationales, et en mettant en œuvre des actions de formation, des réunions d’information, un soutien juridique et un accompagnement solidaire par les membres du bureau et les salariés de l’AMJ.
A noter le renforcement du service juridique, une application mobile qui donne de plus en plus d’actualités. Le nombre d’élus qui veulent suivre des formations décline par contre depuis quelques années. « Nous constatons un glissement au profit des ateliers, commente Jean-Louis Maître. Une autre raison de cette diminution tient à l’obligation de disposer d’une identité numérique et à la difficulté de sa création. »