Depuis plus d’un an, ils flambent, ils flambent. Le cours de certaines matières premières s’est envolé depuis les déconfinements : après l’arrêt total de l’activité économique mondiale liée au Covid, des goulets d’étranglements sont apparus depuis la forte reprise, une situation provisoire qui a un peu tendance à s’éterniser… Face à cette offre bien moins prégnante que la demande, toutes les entreprises ont dû faire face à de multiples défis : assurer leurs approvisionnements, renouveler leurs niveaux de stock, et faire face à une envolée de certains biens.
Dans le secteur du bâtiment, on tire la langue. Les entreprises qui travaillent le bois s’avèrent les plus pénalisées : selon certains chefs d’entreprises, les hausses ne connaissent guère de répit ; parfois même, le tarif peut varier dans le délai compris entre l’acte d’achat, et la livraison effective des bois. Mais le métal n’est pas en reste, avec parfois un doublement des cours aux dires d’organisations professionnelles. Assez logiquement, une partie de ces hausses se répercute sur le devis des artisans et des PME.
Et pour ceux entérinés il y a plusieurs mois, il semble délicat de demander aux maîtres d’ouvrage privés d’accepter une hausse. Seuls les marchés publics sont révisables, mais toutes les entreprises n’y ont pas recours.
Recycler certains rebuts
Dans le secteur automobile ou technologique, la pénurie de semi-conducteurs, qui ne date pas d’hier, s’installe aussi peu ou prou dans la durée : les sociétés plus ou moins grandes, qui travaillent avec ces produits finis jonglent entre des produits disponibles mais onéreux (via des brokers), et des semi-conducteurs à un tarif normal, mais plus longs à obtenir.
Dans le secteur du packaging, on essaye d’innover en faisant du neuf avec de l’ancien : les matières plastiques destinées au rebut, sont désormais intégrées à un circuit de recyclage pour fournir 5 ou 10% (un pourcentage assez mineur donc) des besoins. De manière globale, tous ces facteurs diminuent les marges des entreprises, et concourent à nourrir une inflation qui dépasse désormais le cap des 2% érigé par la Banque centrale européenne (BCE). Elle atteint même 4,1% pour l’Allemagne en septembre dernier : un record depuis 1992, dont nos amis outre-Rhin se seraient bien passés.
Quand les assureurs n’aident pas trop…
Depuis le choc Covid et des litiges et avanies sur les assurances perte d’exploitation, les assureurs ont hélas durci le ton. Selon l’Amrae (association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise), la situation de l’an dernier aurait tendance à se reproduire pour les garanties négociées au titre de l’année 2022.
Avec un curseur fixé entre 10% et 50% de hausse selon les dires de certains gestionnaires de risques.
Mais ce sont surtout les cyber-attaques qui coûtent le plus cher aux assureurs. Face à la recrudescence de ce phénomène, ils auraient déboursé trois fois plus de fonds que l’an dernier : les cotisations risquent donc de s’en ressentir. Selon l’Amrae, il convient donc plus que jamais de faire jouer la concurrence, et de se couvrir le cas échéant par une combinaison de plusieurs assureurs.