Chapelier : un métier d’avenir

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Gérard Bouvier.

J’entends et je lis que les écologistes allemands mangent leurs chapeaux et autorisent désormais la prolongation de centrales nucléaires qui étaient vouées -promis-juré ! – à être mises à fiche-perdre incessamment. C’était voté. Cochon qui s’en dédit.

Mais la cigale qui a chanté tout l’été devine qu’elle sera fort dépourvue quand la bise va venir. Bien sûr on pourra brûler nos pancartes couvertes de slogans antinucléaires mais sera-ce suffisant quand ça va meuler pour de bon ? Ne faudra-t-il pas plutôt que chacun mange son chapeau ? Et que vont devenir tous nos chefs sans couvre-chefs ?


Manger son chapeau : cette curieuse expression, me reste en travers de la gorge et me pèse sur l’estomac. Pourtant si on m’en a déjà fait avaler des couleuvres !
On me dit que c’est une métaphore d’origine anglaise pour expliquer qu’on s’est trompé et que cet aveu est difficile à digérer.

Étonnant cette difficulté récurrente à reconnaître ses torts ! Peut-être parce que nous sommes si sévères quand les autres ont des avis différents des nôtres. II est vrai que les commentaires définitifs et sans appel sur le nucléaire qui, tout récemment encore, devait mettre la planète à feu et à sang s’effacent doucement à mesure que l’hiver approche.

Passe encore que la planète s’autodétruise comme certains nous le promettaient mais de là à mettre un pull !

On aurait pu discrètement battre sa coulpe, rétropédaler, calmer le jeu, se mordre les doigts, mettre de l’eau dans son vin, faire amende honorable, baisser d’un ton ou carrément baisser son froc. Voire même -comme disent les roumains- la laisser plus molle. Mais une fois l’habitude prise de la violence verbale assassine il est bien difficile de retrouver le dialogue apaisé.

Mangeons nos chapeaux. Sans en faire tout un plat.