Le gouvernement a présenté les contours du budget de l’État pour l’année à venir, un budget placé sous le signe de l’inflation. Le bouclier tarifaire, certes moins généreux, sera une des principales composantes destinée à l’atténuer, avec une hausse des prix du gaz limitée à 15 % dès janvier 2023, et une hausse de l’électricité plafonnée à 15 % en février prochain. C’est donc en partie l’État qui mettra la main à la poche (45 milliards) pour financer la différence avec les prix du marché, estimés à +120 % selon Gabriel Attal, ministre des Comptes publics.
Mais ce sont les enseignants qui tireront le gros lot budgétaire, avec 2 milliards € par an pour financer des augmentations qualifiées d' »inédites » par le gouvernement. Il est vrai qu’ « un socle de 10% en moyenne » sera au menu, ainsi que d’autres hausses pour rémunérer des tâches supplémentaires. Résultat : aucun enseignant à temps plein ne devrait désormais gagner moins de 2.000 € net par mois.
11.000 fonctionnaires recrutés
De plus 1,7 milliard € sera budgété pour financer la hausse du point d’indice entrée en vigueur le 1er juillet dernier et destinée à tous les personnels (y compris les non enseignants) du ministère, soit une hausse globale de 3,7 milliards en 2023. Le budget de l’éducation nationale atteint ainsi 60,2 milliards et représentera la première dépense de l’État…mais cette générosité ne semble pas totalement gratuite. En effet, dans le même temps, le ministère encaissera une « diminution du nombre d’enseignants et de personnels administratifs de 1.985 équivalents temps-plein (ETP) à l’échelle de la mission tout en assurant la progression du taux d’encadrement dans le premier degré et sa stabilité dans le second degré ». Une réduction liée selon le gouvernement à « la baisse importante de la natalité depuis 2014 qui a des incidences sur la démographie scolaire dans le premier et le second degrés; le nombre d’élèves devant baisser de près de 500.000 entre 2022 et 2027 ».
Par ailleurs, les 120.000 suppressions de postes de fonctionnaires prévues par le président Macron lors de son premier mandat sont bien loin. Bien au contraire, 10.764 postes de fonctionnaires seraient créés l’an prochain pour la seule fonction publique d’État. Dans le détail, les fonctions régaliennes se taillent la part du lion, avec le ministère de l’Intérieur (+3.100 emplois), la Justice (+2.300), à contrario de celui de l’Économie par exemple (-508 postes). Le ministère de la Défense ne sera pas en reste avec 1.500 nouveaux postes prévus, en particulier « dans les domaines du renseignement et de la cyberdéfense », et 1.000 postes supplémentaires également sont prévus pour le ministère du Travail.
La rédaction