La commune de Bletterans – 1 530 habitants – dénombre 80 magasins, rien que dans sa grande rue. Le maire, Stéphane Lamberger, en a fait visiter quelques-uns à la ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, lors de sa venue dans le Jura.
« La grande rue est considérée comme la galerie marchande de la grande distribution, entre Super U et Lidl », lui a montré l’élu, tout en lui précisant qu’il est mobilisé pour la fermeture du Lidl le dimanche matin afin de maintenir le commerce.
Avec le président de la communauté de communes Bresse – Haute-Seille, Jean-Louis Maître, il a également écrit à la ministre déléguée chargée de la ruralité, Françoise Gatel. « Grâce à l’attachement de la population locale à leur commerce, nous arrivons à conserver ce cœur battant de notre tissu local aux multiples effets : maintien d’emplois et de services essentiels à nos concitoyens, contribution à l’animation, soutien aux associations et clubs sportifs dont l’apport est inestimable. Tout cela contribue pleinement à la vitalité, à l’attractivité et à la qualité de vie de notre territoire et permet d’avoir encore une évolution démographique positive. »
Et les deux élus de poursuivre : « Cette belle réussite et cette dynamique de la ruralité est aujourd’hui menacée par l’ouverture dominicale de grandes enseignes de commerce alimentaire, telles qu’un supermarché Lidl qui vient en concurrence frontale avec les artisans de bouche et les commerçants locaux qui répondent à la demande des habitants et touristes de notre territoire ».
Pour eux, « la multiplicité des petits commerces alimentaires ouverts le dimanche, et l’activité touristique modeste, ne justifient en rien cette ouverture. Cette évolution risque de déséquilibrer notre écosystème commercial et de fragiliser nos commerçants locaux, qui sont déjà confrontés à de nombreux aléas ».
Les élus espèrent que les ministres trouveront des mesures adaptées pour protéger et promouvoir les commerces de proximité. Une chose est sûre, la ministre Aurore Bergé a « savouré » le commerce local, entre « Tout un fromage », « Maison Rouffiac » et « Le comptoir de Violette ».
« Macron, dans toute réunion, a une pendule »
La ministre est aussi passée par « L’établi du pendulier » que Guillaume Beck a repris en 2018, « un métier historique dans le Jura ». Le passionné lui a montré de la petite pendule de voyage à la comtoise et lui a parlé de ses clients venant de Strasbourg à Grenoble. « Nous sommes encore là pour entretenir le patrimoine, mais la fabrication… A Morez, il n’y a plus rien. » Le spécialiste a mis en avant ses apprentis et en particulier Lucas, qu’il projette d’embaucher tout en continuant à accueillir des stagiaires.
Réponse de la ministre : « Le président Macron, dans toute réunion, a une pendule ». « J’ai de très bons collègues à Paris. Ça, c’est de la pendule plaisir », a souri Guillaume Beck.