Jura. L’invité de la rédaction : Benoit Sermier

Rencontre avec le nouveau président de la fruitière vinicole d'Arbois.

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Benoit Sermier, pouvez-vous évoquer votre parcours et ce qui vous a conduit à la présidence de la Fruitière Vinicole ?
Après un BTS en gestion hôtelière à Poligny, j’ai repris l’exploitation viticole de mes parents de douze hectares et demi. Aujourd’hui on est à 26 hectares. Je suis vraiment installé depuis 2012 et j’ai suivi les traces de mon père qui à ses débuts était vigneron indépendant avant de rejoindre la fruitière en 2006. A mon arrivée à la fruitière, j’ai commencé à m’investir dans le commerce, dans la commission commerciale et petit à petit j’ai pris un plus de responsabilités avec un poste au conseil d’administration, puis plus tard au bureau en tant que vice-président.

Vous êtes aussi co-président des caves coopératives de Bourgogne – Jura, est -ce que c’est un plus pour la Fruitière d’Arbois ?
Oui c’est un bon plus, je suis au courant très régulièrement de ce qu’il se passe au niveau national. J’ai un siège à Paris sur les vins coopérateurs de France et du coup je suis au courant de ce qu’il se passe réglementairement parlant, ou au niveau social, et un petit peu ce qu’il se fait à gauche à droite en France. En fait, j’ai des infos en amont…

Quelle est votre vision de la Fruitière pour les prochaines années ?
On a une équipe très jeune, on va être 12 au sein du CA dont 10 personnes de moins de 40 ans.
C’est un gros changement à ce niveau-là. Le but n’est pas non plus de révolutionner un système qui marche plutôt bien déjà. Ce que l’on veut mettre en avant, c’est remonter encore la qualité des vins en faisant des gammes qualitatives supplémentaires.
On va travailler également sur différents flux de vente, développer encore plus l’export. Dans beaucoup de pays on avance bien cette année au niveau de l’export, mais il reste un peu de boulot, c’est un travail sur plusieurs années, on ne peut pas faire ça en 1 ou 2 ans. Ça prend du temps, de démarcher, de trouver des marchés…

Vendez-vous plus à l’export que sur le territoire ?
Pas du tout, on part de loin là-dessus, et pour l’instant notre clientèle est majoritairement française, voire même régionale pour nous. Nous vendons beaucoup dans nos magasins, Saint-Laurent, Arc-et-Senans, Poligny et à Arbois.
Notre volonté est de faire venir de plus en plus de monde à la Fruitière avec nos activités oenotouristiques : visites de cave suivie de dégustation ; balades en vélo électrique ; soirées à thème avec dégustation accord mets et vins ; soirées avec dégustation de vieux millésimes; balades en calèche ; petites activités comme du verre à l’aveugle (verre noir). Nous souhaitons également développer notre partie séminaire, dans la nouvelle maison 1906.

Est-ce que la coopération entre les membres de la coopérative a besoin d’être toujours renforcée ?
Pour l’instant, on est assez soudés entre nous, il n’y a pas de litiges, même si parfois on n’est pas d’accord entre nous en début de réunion, on trouve toujours un accord à la fin.
On n’a pas tous la même façon de travailler, mais au final, on travaille tous pour la même cause.

Avez-vous une approche particulière en matière de durabilité, respect de l’environnement ?
On va pousser à faire encore un peu plus de vins et de vignes bio. Pour l’instant, on n’a pas encore le bilan sur la commercialisation des cuvées sorties cet hiver.
Ce que l’on sait, c’est que de plus en plus de vignerons, de jeunes vignerons veulent investir dans une démarche propre au niveau environnemental. Dans l’avenir je pense que l’on aura des projets de recyclage d’eaux usées, panneaux solaires… création d’électricité avec des moyens durables…

Quels sont vos plans pour améliorer la communication marketing ?
Les plans pour améliorer la com, c’est l’œnotourisme, l’important est de faire venir des gens chez nous. A l’export, ce n’est pas nous qui nous en occupons, mais le revendeur.

Une personnalité dans le monde viticole qui vous inspire ?
Je n’ai pas vraiment de mentor. J’ai appris beaucoup avec Joël Morin et Denis Piquet. La fruitière vinicole c’est une maison qui demande à apprendre encore, il y a tellement de choses à savoir. Mes prédécesseurs m’ont déjà beaucoup apporté.
Je suis assez fier d’avoir pris la présidence de la fruitière. On va avancer tranquillement, c’est une maison vieille de 118 ans, des générations d’hommes sont passées par là, ils ont réussi. Donc il n’y a pas de raisons que l’on y arrive pas.

Combien de sociétaires ? De salariés ?
Nous sommes 90 sociétaires rémunérés en fonction de la quantité et de la qualité du raisin qu’ils apportent et 27 salariés répartis entre la cave, les bureaux et les magasins.