C’était mon premier voyage en avion : l’île grecque de Rhodes, avec ma cousine. Baignade dans la mer Égée (dont le bleu est envoûtant), visite du lieu où devait se tenir autrefois le colosse (une des sept merveilles du monde antique) et tour de l’île avec une guide. Gros coup de cœur pour Lindos, un site archéologique avec une belle acropole, qui offre aussi un point de vue magnifique sur les alentours.
Parmi les autres excursions proposées par l’hôtel, nous pouvions passer une journée en Turquie. Un tour en Asie, pourquoi pas ! À bord d’un catamaran, nous allâmes donc faire du shopping à Marmaris. À l’hôtel, les locaux nous invitèrent à négocier les prix, au moins trois fois moins cher.
Marmaris, en Turquie. Crédit : Anthony Soares.
Dans le bazar de Marmaris, nous arrivâmes dans une petite boutique de souvenirs. Une petite statuette d’éléphant me plaisait bien. Nous en demandâmes le prix, dans un anglais plutôt… incertain. Première erreur : nous ne changeâmes pas nos euros en lires turques. « How much in euro please? », demandai-je. « 20 », me montra le commerçant sur une calculatrice. 20€ POUR ÇA ! Non ! Il voulait sûrement dire « 2€ », et ajouta par mégarde un zéro, pensais-je. Naïveté déconcertante. On nous avait dit de négocier. Coupons la poire en deux… un euro. Moitié prix !
« One euro. It’s my proposition », avec un accent bien français. S’ensuivit un échange cocasse… Parce qu’il me proposait effectivement 20€ pour un bibelot que l’on aurait trouvé à 2€ sur un vide-greniers franc-comtois. N’osant pas lui dire que c’était trop cher, je finis par l’informer que je n’étais finalement pas intéressé. Vilain mensonge. Il se mit dans une colère noire. Ses yeux devinrent terrorisants. On venait de lui faire perdre son temps. On rentra presque tremblant en Europe. C’est ce que l’on appelle : un premier choc culturel réussi.