Nos habitudes confrontées aux défis d’autres pays peuvent être une source de remise en question. Ce fut notre cas en début d’année, lors de notre semaine en Tunisie. Le dernier jour, juste avant de retrouver la fraîcheur hivernale franc-comtoise (passer de 10°C à -3°C, ça calme !), nous étions à Tunis. J’ai naturellement voulu prendre une douche dans ce dernier hôtel du périple. En allumant l’eau, une couleur brune en sortit. J’ai immédiatement pensé à l’affaire Élisa Lam, où les clients d’un hôtel de Los Angeles voyaient de l’eau trouble sortir du lavabo parce que la jeune femme, morte, était dans un réservoir d’eau. Une histoire qui se déroula en 2013 et qui fait froid dans le dos… Petit moment de recul donc.
En sortant pour profiter du souk de la capitale, je fis un arrêt à la réception de cet hôtel que fréquenta un temps Charles de Gaulle. Un bon établissement donc !
« Oh, c’est le cas pour toutes les chambres, c’est parce qu’ils coupent l’eau. Il faut laisser couler », me confia le réceptionniste. D’accord…
Quelques jours plus tôt, à Sousse, l’eau était effectivement souvent coupée. Là-bas, un petit papier déposé dans notre chambre à notre arrivée en expliquait les raisons : une pénurie d’eau potable à cause du dérèglement climatique et des sécheresses.
En parallèle, notre guide pour visiter Kairouan nous apprit que depuis un an, les coupures d’eau sont fréquentes et qu’il doit faire des réserves dans des jerricanes pour ses besoins quotidiens. Imaginez faire la vaisselle ainsi. Laver votre linge. Boire.
Loin des douches que prennent les touristes dans le Sahara ou du gaspillage que l’on connaît dans les pays occidentaux. Après ça, le besoin d’économiser cette ressource n’était plus fictif. Les douches prenaient une teinte de philosophie sociale.