Ne renoncez jamais à vos rêves !

Annie Escoffier, Arboisienne discrète mais passionnée, a franchi un cap intime et audacieux : donner naissance à un album, Féminin Singulier, entièrement construit autour de ses propres textes. Derrière le pseudonyme d’Animary, elle fait entendre une voix singulière, portée par quarante années d’écriture et sept ans de travail en studio. À 70 ans, elle livrait ce premier opus d’une sincérité bouleversante, reflet d’un parcours tissé de musique, de rencontres lumineuses et de résilience.

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Une passion qui vient de loin

« Je connaissais quasiment par cœur les chansons d’Hugues Aufray, et les textes de Brassens me plaisaient beaucoup, confie-t-elle. Je viens d’une famille où l’on chantait souvent, jusqu’à l’arrivée de la télévision qui a cassé ces moments de chant convivial. »

Les années passent et Annie commence sa vie professionnelle en Saône-et-Loire en tant qu’éducatrice auprès d’enfants porteurs de handicaps. Elle y restera dix ans, contrainte d’abandonner ce métier à cause d’une hernie discale. Elle pose alors ses valises dans le Jura, travaille à Saint-Michel-le-Haut, puis s’installe en tant qu’assistante maternelle, métier qu’elle exercera durant trente ans. Elle écrit, gratte sa guitare, et c’est là, presque par hasard, qu’une rencontre vient tout déclencher. Une poète, Anne-Marie, découvre ses textes et l’encourage à en faire des chansons.

Une rencontre qui change tout

En l’an 2000, le destin place sur son chemin Hélène Fassel-Lombard, chanteuse et professeure de chant. Annie prend alors des cours, timidement d’abord. Mais cette rencontre s’avère déterminante. Hélène lui donne le courage de chanter devant un public.

En 2007, elle sort un premier album, Élixir d’Animary, un travail artisanal, guitare-voix, reflet de ses premiers pas d’autrice-compositrice-interprète. Dans cet élan créatif, elle se lance dans un projet plus ambitieux, sans imaginer les années de labeur qui l’attendent.

Arno Lorentz, un artiste précieux

La collaboration avec Arno Lorentz, rencontré il y a plus de douze ans, marque un tournant. Ensemble, ils travaillent en studio, semaine après semaine. Arno, passionné et exigeant, l’aide à poser sa voix, sculpte les arrangements, affine chaque détail. Ce processus minutieux durera sept ans. Deux heures par semaine, sans relâche. Les textes, écrits par Annie sur près de quarante ans, évoluent eux aussi. Ils racontent, murmurent, interrogent. « J’adore jouer avec les mots. Quand je veux écrire, ça déborde dans ma tête. Alors je prends un crayon et un papier. J’ai un petit carnet sur lequel j’écris les mots qui me viennent. J’écoute beaucoup la radio. Il peut y avoir une phrase qui me frappe, et je vais rebondir dessus. Je note les mots, puis je les tricote, je tire sur le fil », explique-t-elle simplement.

Un travail d’équipe

Mais ce projet, Annie ne l’a pas mené seule. « Mes filles m’ont beaucoup aidée, notamment pour la mise en ligne sur les réseaux sociaux et la création graphique de la pochette. Éric, mon mari, m’a soutenue sans faille, en prenant en charge toute la partie administrative », confie-t-elle avec reconnaissance. L’album est ainsi aussi le fruit d’un élan collectif, d’une aventure familiale.

La musique comme bouée de sauvetage

Au-delà de l’accomplissement artistique, la musique a été pour Annie un ancrage vital. Confrontée à des problèmes de santé, plusieurs opérations, elle a trouvé dans le chant une force intérieure inépuisable. « Hélène m’a dit un jour : Si tu ne chantes pas, tu vas mourir. Cette phrase m’a profondément marquée. Elle résonne encore. »

Une surprise pour 2026

Aujourd’hui, à 72 ans, Annie ne s’arrête pas là. Son esprit créatif reste en ébullition. Un nouveau projet est déjà en gestation, né des chansons de Féminin Singulier, mais pensé comme un moment à part. « Il ne s’agit pas simplement d’un tour de chant. Ce sera un spectacle court, intime, tissé comme un conte. Une petite fille, tout droit sortie de mon imaginaire, viendra questionner les textes, les silences, les émotions. La trame est déjà là, les respirations entre les morceaux sont pensées, portées par une bande sonore que l’on façonne avec soin. J’espère pouvoir le présenter d’ici un an. » Et elle continue, patiemment, à travailler sa voix avec Arno, parce qu’il n’est jamais trop tard pour faire vivre les mots, pour faire vibrer le cœur. Et Animary a encore quelques surprises en réserve !

Ecoutez Animary sur facebook.com/AnimaryOfficiel ou sur Youtube.