A la découverte de la biodiversité doloise en automne, avec Dole Environnement

La balade se déroule de 16H à 19H avec Hugo, dans une ambiance arborée, le long des cours d’eau. Les couleurs sont magnifiques et les oiseaux au rendez-vous.

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Hugo, animateur Dole Environnement, en pleine explication.


Notre périple début en centre-ville.
Le faucon pèlerin se présente aux visiteurs perchés sur les hauteurs de la collégiale ; les jumelles permettront de le voir aisément. Cet oiseau est ornithophage et se nourrit essentiellement de pigeons mais parfois aussi d’hirondelles ou martinets. Mais il est à retenir que cet oiseau ne surchasse pas et n’a donc pas d’impact sur le déclin de certaines espèces d’oiseaux.
Le long de l’avenue de Lahr, il est facile de voir des nids tout en haut des platanes qui sont ceux des corvidés dont le corbeau freux et la corneille noire. On confond souvent ces deux individus mais pourtant plusieurs signes distinctifs sont bien là. La corneille noire est totalement noire avec un bec noir épais ; elle ne niche pas en colonie et son nid de branches est plus petit. Le corbeau freux a un bec plus clair et est dégarni de plumes sur la tête tout autour du bec ; il vit en colonie et fait des nids très volumineux qu’il garde d’une année à l’autre, en rajoutant des branches.
Ces deux espèces ne sont pas protégées et parfois même considérées nuisibles et donc chassées. La troisième espèce est le chouca des tours qui est protégé. Il se différencie des précédents par son plumage car il a une calotte cendrée et le tour de la pupille bleue. De plus, cet oiseau niche dans les cavités des arbres à 10 à 15 mètres du sol contrairement aux deux autres. Ces trois espèces nichent cependant dans le même dortoir. Un autre corvidé, bien connu, est la pie bavarde, qu’on ne trouvera pas ici car grégaire et territoriale, elle vit à proximité des habitations où elle trouve l‘essentiel de sa nourriture.

Le chouca des tours, corvidé protégé.

Dans le quartier « Des Bains »

Le long du canal, on trouve un pigeon ramier perché dans un platane. Cet oiseau solitaire est reconnaissable à sa tâche blanche sur la nuque et il est d’un gabarit important considéré comme le plus gros pigeon. On le retrouve facilement à l‘automne car c’est la période de migration. Un autre pigeon, que l’on peut voir passer aussi dans notre région au moment de la migration, est le pigeon colombin qui migre en groupe de 25 à 30 000 individus pour aller dans le sud de la France ou en Espagne ; impossible de passer à côté d’une telle colonie !
En allant vers le quartier « des Bains », on se met à la recherche des traces du castor d’Europe qui niche sur l’Îlot des Bains. C’est le plus gros rongeur d’Europe, il peut atteindre 25 kilos ; il ronge des écorces de saules, de peuplier avec ses incisives ; il ne mange que les arbres qui se régénèrent et n’est donc pas destructeur mais plutôt entreteneur… Il peut abattre facilement un arbre de 80 cm de diamètre ; les branchages lui servent à couvrir son terrier ou à faire des barrages pour immerger son terrier pour se protéger.
On le reconnaît à sa queue plate alors que le ragondin à une queue comme celle du rat. Le castor est nocturne, manière de se protéger car il a longtemps été chassé.
Sur l’eau, on distingue le canard harle bièvre ; le mâle à la tête et le cou vert foncé et le reste du corps blanc et noir et la femelle a la tête et le cou marron avec une petite huppe et le reste du corps blanc et cendré. La femelle a une particularité car elle pond dans un trou à 5-6 mètres du sol et quand ses petits sont prêts, elle les incitent à sauter hors du nid pour la rejoindre sur l’eau. Ce canard est piscivore et pêche grâce à son bec rouge denticulé (doté de petites dentelures). Juste à côté, un cavalier guignette, petit échassier solitaire, trottine sur ses petites pattes à la recherche d’invertébrés dont il se nourrit ; il est limicole.

Retour vers le Doubs

Le long du Doubs, de grands cormorans sont perchés dans les feuillus ; ils sont d’autant plus visibles que le feuillage est jaune en cet automne. Cet oiseau se nourrit de poissons et pour pêcher il plonge et les attrape avec son bec crochu. Le saviez-vous ? Cet oiseau a un handicap car il ne possède pas de glande uropygienne, placée au sommet de la queue, permettant l’étanchéité de son plumage ; aussi il n’est pas rare de voir le cormoran perché les ailes ouvertes afin de se faire sécher.
A ses côtés, également dans les arbres, on distingue des hérons cendrés. Nous sommes soudain interpellés par le cri de martins pécheurs en pleine pêche ou réunion de famille car on ne les voit pas ; il est à noter que les jeunes sont autonomes depuis environ un mois et qu’il y a aussi parfois des cris car les adultes tentent de défendre leur territoire et chassent les plus jeunes.

Le héron cendré perché dans ce feuillu.


Dans ce milieu de biodiversité, et d’un point de vue végétal, il est à observer les églantiers et leur cynorrhodons ; ces derniers sont comestibles ; délicieux ! On constate aussi cette forme de galle de l’églantier appelé « bédégars ». Elle s’explique du fait que la cynips du rosier (petite guêpe) a pondu ses œufs tout en injectant un produit donnant ordre à l’églantier de produire cette galle pour les protéger. Ouvrons cette galle pour trouver une larve, qui est aussi comestible ; elle a un goût de noisette !
Quel beau spectacle à cette heure crépusculaire où nous voyons les harles bièvre pécher à proximité de la passerelle des poètes.

Héron au crépuscule.


Les oiseaux sont dans une période où ils sont très actifs car ils ont besoin d’accumuler de la graisse en prévision de la migration qui est proche.
Nous finissons par l’observation d’une belle toile d’araignée accrochée au tablier de la passerelle ;  il s’agit de l’œuvre de l’Épeire diadème qui est une orbitèle (tisse une toile circulaire). La nature nous a encore offert un spectacle magnifique.

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