Du 25 août au 4 septembre 1659, Jean Jacques Bonvalot de l’Étoile est chargé de mission par le Parlement de Dole. À la suite de plusieurs plaintes, il doit mener une enquête sur le comportement de Claude Prost, sieur de Lacuzon, héros de l’indépendance franc-comtoise, lequel par-delà ses faits d’armes généreux et bienvenus, est accusé de bien des vilénies.
M. Robert Fonville dans sa biographie de Lacuzon énumère une caramillée de ce que nous appellerions aujourd’hui des comportements inappropriés. Certains évoquent des excès et brutalités lors de faits de guerre. D’autres plaident contre son comportement envers les femmes.
Car il était paillard. Jacqueline Villet à qui « il avait mis la main sur le sein » fut sollicitée en ces termes : « Commère, n’y a-t-il pas moyen ? ». Il employait cette formule en bien des occasions et en cas de succès il ne manquait pas de renvoyer sa victime le lendemain matin « après l’avoir fait déjeuner »…
Fonville nous dit aussi que deux cent cinquante personnes furent entendues dans l’enquête de M. Bonvalot et qu’ « il s’éleva de cette masse de déclarations un concert d’hommages rendus au beau caractère de Lacuzon, à sa vaillance, à son zèle pour la bonne cause… et tout le monde fut unanime à le proclamer, après Dieu, le sauveur de la Patrie ».
Il n’est de belles âmes qui n’aient leur part d’ombre…
