J’étais dessous, attablée à une terrasse, en train de siroter un café. Et d’un coup, nous nous sommes tous jetés sur les pieds du barnum pour l’empêcher de s’envoler. C’était notre tour de nous prendre la tempête. On a crié aux gosses de s’abriter à l’intérieur. Les anciens n’ont pas mis longtemps à les suivre. Et avec les plus costauds, on a pris notre rincée pendant dix bonnes minutes. Je regardais les arbres les plus hauts qui pliaient à 45°.
J’ai compris la gravité de la situation juste après. La ligne haute tension à dix mètres s’était effondrée. Plus loin à Chaumergy, les arbres, les tuiles, les portes… Tout avait été arraché. Les habitants s’entraidaient. Dans le village voisin, les vaches étaient au milieu de la route. Plusieurs chemins étaient inaccessibles, les câbles électriques ou les arbres interdisant le passage.
Le lendemain, Enedis essayait de finir de raccorder tout le monde à la civilisation. Les équipes qui géraient la crise faisaient rapatrier des groupes depuis Lyon. Les mairies invitaient les habitants à contacter leur assureur. Un spécialiste de la météo m’assurait que vraiment, le phénomène n’était pas détectable. Et je nous promettais la prochaine fois d’être moins cons et de nous planquer.