Louna, vous êtes née dans le Jura ?
Oui, à Lons-le-Saunier en 2008. J’ai grandi dans le Jura et je suis partie avec mes parents trois ans à La Réunion.
Aujourd’hui, où êtes-vous ?
A Saint-Mandrier-sur-Mer, pour ma spécialité machines.
Avant, j’étais à Brest à l’Ecole des Mousses pendant une année. Elle est située au Centre d’Instruction Naval et offre une formation alliant enseignement académique et immersion militaire. Elle prépare les jeunes de 16 à moins de 18 ans à devenir des marins accomplis, aptes à servir sur les bâtiments de combat, sous-marins, bases de l’aéronautique navale ou unités de fusiliers marins.
Pourquoi avoir choisi de vous orienter comme ça ?
J’ai souhaité m’engager par fierté et j’ai toujours eu envie d’être dans les emplois militaires parce que c’est carré.
Et maintenant dans les machines, vous apprenez quoi ?
Les moteurs, on a des calculs, on apprend aussi la sécurité… L’objectif est de pouvoir gérer un moteur, pouvoir mettre de l’essence, faire des réparations…
Théorique mais aussi pratique ?
Oui, les deux.
Etes-vous déjà allée en mer et comment vous êtes-vous sentie ?
Je suis déjà allée en mer. Je me suis sentie bien, apaisée.
Convaincue du choix alors ?
Oui !
Cette photo de vous en uniforme, à l’occasion de quel événement a-t-elle été prise ?
C’était le 27 juin, à l’occasion de la cérémonie de fin de l’Ecole des Mousses. On a lancé nos coiffes. On a eu des mots d’encouragements, de remerciements et on a reçu notre diplôme de matelot.
Maintenant je me suis engagée pour quatre ans comme matelot. Je pourrais être embarquée.
Quels sont les avantages d’un tel milieu ?
C’est un milieu disciplinaire, organisé, la cohésion et l’entraide font partie de ce milieu et le dynamisme aussi.
Est-ce que c’est difficile ?
Il faut avoir le mental quand même.
Comment vous faites pour l’avoir ?
J’ai eu des coups bas, mais j’ai toujours su rebondir pour me sentir bien.
Est-ce que c’est un milieu très masculin ?
Il y a de plus en plus de filles, elles font ce qu’il faut pour se faire respecter, même si ça reste plus difficile pour elles, il y a encore un peu de sexisme.
Aurez-vous un temps de repos pendant l’été ?
On va avoir des permissions du 25 juillet au 28 août.
Et qu’allez-vous faire ?
Je vais voir si je peux aller à La Réunion pour voir ma famille du côté de ma maman. J’ai économisé mon billet dans ce but. Depuis un an, la Marine nationale me verse des indemnités.
Comment vous envisagez la suite à plus long terme ?
J’aimerais bien faire ma carrière dans la Marine. Je verrai comment ça se passe.
L’éloignement de la famille n’est pas trop difficile ?
Non, pas du tout. Mais il y a une grosse émotion de les revoir à chaque fois.
