Stéphane Woynaroski, conseiller régional en charge de la biodiversité et l’eau et Olivier David, directeur de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) ont participé ce mardi 20 mai à la journée régionale “Aires Protégées”, qui se déroulait à Dole. Objectif de l’opération : sensibiliser les élus locaux sur les enjeux de la biodiversité de leur territoire et engager une réflexion partagée sur la préservation renforcée d’espaces qui concentrent une biodiversité riche, diversifiée mais aussi fragilisée.
Olivier David, pouvez-vous expliquer pour nos lecteurs ce qu’est une “aire protégée” ?
Une “aire protégée” est un espace où l’on va protéger de manière spécifique la biodiversité, avec différents outils. Cela peut être un parc naturel régional ou une réserve naturelle régionale. La Bourgogne-Franche-Comté compte 11 réserves nationales et 19 réserves naturelles régionales. Comme leur nom l’indique, les premières sont gérées par l’Etat et les secondes par le conseil régional.
Stéphane Woynaroski, comment sont gérées les réserves naturelles qui dépendent du conseil régional ?
Le conseil régional a le pouvoir de créer des réserves régionales, on appelle cela l’autorité de classement. Pour la gestion de ces espaces, ce n’est pas le conseil régional qui gère directement, mais ce dernier nomme des organismes gestionnaires, comme l’office national des forêts. Néanmoins, le conseil régional suit la réserve en finançant une grande partie de son fonctionnement.
Stéphane Woynaroski, comment sont choisis les sites qui sont classés ?
Les sites sont classés en fonction de la richesse de la biodiversité qui est répertoriée. Cela concerne à la fois la faune et la flore. Bien sûr, le choix se fait en totale concertation avec les personnes présentes sur le territoire.
Stéphane Woynaroski, quels sites ont été classés récemment ?
Nous avons, par exemple, la réserve naturelle régionale des tourbières dans le Haut Jura, cependant le classement de ce territoire a été long et compliqué sur le plan du foncier, avec de nombreux propriétaires sur place.
Combien dure un traitement de dossier ?
C’est assez long, un dossier peut parfois prendre 5 à 10 ans !
Olivier David, qu’est ce qui fait que les “aires protégées” sont un atout pour les territoires ?
C’est un atout à la fois pour la protection de la biodiversité, mais également sur le plan touristique en le mettant en lumière. Le gestionnaire va animer le territoire en organisant des parcours de visite et en montrant toutes ses richesses.
Olivier David, comment intervient la DREAL sur ces dossiers ?
Nous intervenons avec des procédures qui sont quasiment les mêmes que le conseil régional et les mêmes processus de classement et de choix de gestionnaire. Je dois dire qu’en Bourgogne-Franche-Comté, l’Etat et la région ont une parfaite entente sur la gestion des dossiers qui concernent la biodiversité.
Stéphane Woynaroski, pourquoi avoir organisé cette journée à Dole ?
Le but de cette journée était de démontrer tout l’intérêt pour les territoires d’avoir des “aires protégées” et en particulier des réserves naturelles, ce qui rentre dans le cadre d’une politique ambitieuse portée par l’Etat, avec la stratégie nationale des “aires protégées”, avec un objectif fixé de 30 % du territoire protégé par le président de la République. Je tiens à dire que quand on crée des zones protégées, on en fait pas des territoires sous cloche ou des réserves d’indiens, mais on réalise quelque chose d’indispensable dans le cadre de la protection de la biodiversité.
E.S.
