Qu’est-ce que l’ESAT de l’APEI de Lons le Saunier ?
C’est un établissement médico-social, qui accueille aujourd’hui 185 travailleurs en situation de handicap. Nous avons cinq unités de travail et plusieurs activités dont une blanchisserie industrielle, un atelier d’impression et façonnage, un atelier de destruction de papiers confidentiels, ainsi que des activités de conditionnement à la Maison des Grands vins, de co-packing pour Lactalis, mise en sachet pour Smoby, dépulpage de fruits locaux, l’entretien des espaces verts de communes, la gestion de bulletins municipaux de mairie… Nous travaillons avec environ 400 clients, principalement en circuit court, en priorisant le Jura.
Comment se déroule la journée type des travailleurs à l’ESAT et quelles sont les particularités de cet environnement ?
La journée commence à 8h15, lorsque les travailleurs rejoignent leurs ateliers. Le moniteur d’atelier présente alors le programme du jour, en veillant à ce qu’il soit adapté aux capacités de chacun. À midi, une pause déjeuner d’une heure leur permet de se restaurer, et ils terminent leur journée à 16h30. Dans cet environnement de travail protégé, nous nous adaptons aux besoins des personnes, et pas l’inverse. La productivité est donc ajustée, souvent autour de 30 % de celle d’un emploi ordinaire, voire entre 10 et 20 % selon les personnes, en fonction des spécificités de chaque tâche. Nous utilisons aussi des outils d’aide, comme des casiers lumineux pour faciliter le travail en blanchisserie, ce qui valorise les talents individuels. La rémunération des travailleurs est complétée par l’allocation adulte handicapé, permettant à chacun d’atteindre une rémunération correcte.
Vous participez au Duoday, sous quelle forme ?
Le 21 novembre, à l’occasion du Duoday, nous organisons un forum destiné aux entreprises du milieu ordinaire. Avec des partenaires comme CAP Emploi, France Travail et l’Agefiph, nous mettons en place des kiosques d’informations. Ce forum permet aux entreprises de découvrir nos travailleurs, d’envisager de devenir handi-accueillant et de recevoir des conseils sur les aides disponibles pour l’inclusion. Il s’agit d’un moment privilégié pour mettre en valeur le potentiel de nos travailleurs en particulier et des travailleurs en situation de handicap en général, auprès des employeurs.
Comment l’ESAT accompagne les travailleurs dans leur parcours professionnel et personnel ?
Nous avons pour mission d’accompagner et de soutenir chaque personne tout au long de son parcours de vie et de travail. Au-delà des compétences professionnelles, nous aidons aussi à développer des aptitudes psychosociales. Grâce à notre service médico-social, nous avons des moniteurs et une équipe clinique, avec une psychologue et une infirmière, qui se réunissent pour adapter l’accompagnement en fonction des besoins de chacun. La pair-aidance est également une de nos forces, car les travailleurs se soutiennent et échangent leurs connaissances et savoir-faire. Notre vision est claire : permettre à chacun de s’épanouir au sein de notre structure en s’appuyant sur ses acquis et développer ses compétences, tout en construisant un parcours de vie adapté à chacun.
Quels sont vos nouveaux projets ?
Nous innovons constamment pour valoriser les compétences de nos travailleurs. Nous lançons prochainement la production de bûchettes allume-feu et de petits sapins pour Noël 2025. Nous développons aussi des outils numériques pour faciliter l’accès à l’information, notamment avec un projet interactif qui allie visuel et tactile, un projet inclusif en partenariat avec Girod Média de Bellefontaine.
Que représente pour vous la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées ?
C’est un moment particulier pour faire connaître notre travail et notre vision de l’inclusion. C’est l’occasion de montrer l’importance de nos actions, d’encourager l’embauche inclusive et de promouvoir les talents de nos travailleurs. Outre le Duoday, nous accueillons la CPME le vendredi, pour sensibiliser encore plus les entreprises du secteur ordinaire, et nous participons à des événements comme des interventions à l’AFPA et une cérémonie de remise de portefeuilles de compétences pour nos travailleurs.
B.B
