C’est une réalisation qui va donner encore un peu plus d’ailes à l’aéroport de Dole-Jura.
Le site jurassien est à présent doté d’un nouvel aérogare, une extension de 215 m2 réalisée avec une ossature métallique, un bardage en bois, un nouvel espace qui vise à optimiser le traitement des passagers et la gestion des flux, pour un coût total de 530.000 euros pris en charge par le délégataire Edeis.
125.000 passagers en 2023
L’inauguration s’est tenue ce jeudi 12 septembre en présence de nombreux élus jurassiens, parlementaires, conseillers départementaux, le sous-préfet de Dole Hugues Alladio et également sous le regard de François Rebsamen, maire de Dijon et président de la métropole venu apporter son soutien.
Dans sa prise de parole, Victoire Totah, directrice stratégie et développement chez Edeis, a tenu à rappeler la position stratégique du site : « Dole-Jura est situé à proximité de Chalon-sur-Saône, Besançon et Dijon où il n’existe pas d’alternative de connexion aérienne à moins de 1 h 45 et il s’agit là d’un cas assez unique en France » et de préciser que 125.000 passagers ont embarqué depuis Dole-Jura en 2023, un chiffre record depuis 2013 ! « Des atouts qui poussent Edeis aux côtés du Département, propriétaire de l’aéroport à continuer à moderniser et développer les infrastructures. Déjà en 2022, le groupe avait investi dans la rénovation du parking pour 430.000 euros. »
L’exécutif régional encore et toujours absent !
De son côté, le président du conseil départemental, Gérôme Fassenet, a rappelé combien « l’aéroport joue un rôle vital pour la mobilité aérienne du territoire. » L’ambition à long terme est la suivante : créer une plateforme multimodale qui participera à cet outil, un rayonnement régional. « L’objectif serait de pouvoir relier l’aéroport par liaison routière à différentes villes et faire de lui un outil de développement de la région. » Les élus jurassiens nourrissent visiblement de grandes ambitions pour leur aéroport mais se heurtent depuis de longues années à l’exécutif régional qui s’illustre pas son manque d’enthousiasme sur le sujet, le président Fassenet n’a pas manqué de faire remarquer l’absence de conseillers régionaux de la majorité dans l’assistance.
Et bien souvent quand on parle aéroport de Dole-Jura, le sénateur et ex-président du département, Clément Pernot, n’est jamais loin : « Cette réalisation c’est l’affirmation des conseillers départementaux du Jura dans leur grande majorité, dans leur soutien sans faille à la préservation et au développement de cet aéroport dans les limites des moyens d’un seul Département puisqu’il s’agit immanquablement d’une structure régionale », explique Clément Pernot qui regrette toujours le refus de la majorité régionale de mettre la main à la poche ! « J’implore les membres de l’exécutif régional de revoir de nouveau leur analyse sur cet aéroport ! », lâche t-il.
Un autre couloir aérien s’est ouvert !
Depuis peu, les Départements de Saône-et-Loire, Côte d’Or, le Jura, le Grand-Dole et Dijon Métropole ont décidé de faire bande à part et de donner eux mêmes de l’altitude à leur aéroport. « On va pouvoir lui donner un réel avenir et il y a de la détermination. »
Prochaine étape pour Dole-Jura, la restructuration de la piste au printemps 2025.
De l’aéroport de Tours, Mayotte ou encore les Arènes de Nîmes, plusieurs Edeis gèrent plusieurs sites en France.
Depuis le 1er janvier 2020, le Département a confié l’exploitation de l’aéroport de Dole-Jura à la société Edeis, concession dans le cadre d’une DSP (délégation de service publique) pour une durée de 8 ans. Cette entreprise gère plus de 25 concessions dont 17 aéroports comme celui de Tours, Nîmes, Mayotte et Saint-Martin Grande Case, mais également des monuments et sites touristiques comme les Arènes de Nîmes ou la Cité de la Mer à Cherbourg.
Serre Vivante ne désarme pas
En réaction à cette inauguration, Pascal Blain, président de l’association Serre Vivante, s’est fendu d’un communiqué de presse. « Triste journée pour la planète », indique le défenseur de l’environnement opposé au développement de l’aéroport depuis plusieurs années : « Aujourd’hui on coupera des rubans et sablera le champagne pour se féliciter du ripolinage des bâtiments d’accueil des passagers, sans ne rien dire surtout du piteux état de la piste, dégradée depuis 2018 au point de compromettre la sécurité des vols. L’été 2024 a été marqué par une série d’événements climatiques extrêmes qui devraient rappeler à tous l’urgence d’agir pour protéger notre planète. »
E.S.