Dans le cadre des journées nationales de lutte contre l’ambroisie, les acteurs de Bourgogne-Franche-Comté se mobilisent afin d’informer, de former et de sensibiliser le grand public collectivement. Pour ce faire, des actions sont menées à différentes échelles : agricoles, communales, départementales, nationales…
Dans cette dynamique une journée d’information regroupant différents partenaires (ARS, Grand Dole, municipalités, Conseil Départemental, État, Chambre d’Agriculture, agriculteurs, association Fredon) a eu lieu mardi dernier à Dole afin, à partir des expériences passées, d’aborder le présent et l’avenir sur l’aspect prévention et lutte.
Une plante invasive et allergisante
L’ambroisie est une plante annuelle opportuniste envahissante dont le pollen est très allergène, mais l’ensemble de la plante aussi, ce qui entraîne un problème de santé publique sur lequel il faut agir. En effet, quelques grains de pollens par mètre cube sont suffisants pour déclencher des manifestations allergiques : rhinites, conjonctivites, trachéites, avec dans 50 % des cas l’apparition d’asthme ou son aggravation. Le pic de pollinisation apparaît de mi-août à mi-septembre. Pas moins de 230 000 personnes sont touchées en Bourgogne Franche-Comté !
Un taux important sur Chaussin et la Bresse jurassienne
Au niveau local, les élus mettent en place des actions de prévention sous la forme de contrats locaux de santé avec l’ARS et d’autres partenaires comme c’est le cas sur le Pays Dolois (124 communes). Il y a environ 5 000 signalements de présence de la plante sur le Jura par semestre dont un taux important, notamment sur Chaussin et en Bresse jurassienne.
Le Grand Dole (47 communes) agit aussi depuis 2008 via un partenariat actif depuis 2012 avec Fredon permettant entre autres de se former. La Chambre d’agriculture recueille les informations et transmet des flashs infos deux fois par semaine aux agriculteurs concernant la pousse de l’ambroisie.
Elle met en place des plans de lutte (chimique et mécanique) avec les agriculteurs afin de faire régresser l’ambroisie, ce qui est déjà le cas mais il est important d’amplifier les actions pour tendre vers l’éradication de cette plante. Cette dernière s’est installée dans la région il y a environ 15 ans et couvre aujourd’hui environ 2 000 ha. Les agriculteurs témoignent que l’ambroisie est difficile à éradiquer puisque même le chanvre qui étouffe toutes les autres plantes se fait dominer par celle-ci. Ils mettent l’alerte sur le fait que si eux agissent, sur les sols non cultivés en retournant la terre toutes les 3 semaines pour ne pas lui laisser le temps de s’enraciner, il faut aussi mener des actions dans les friches industrielles, les bords de rivières.
L’État, le département et Fredon
Les préfets des 8 départements de la région disposent d’arrêtés préfectoraux imposant les mesures à mettre en œuvre pour prévenir l’installation de l’ambroisie et lutter contre sa prolifération.
Le département qui menait un fauchage régulier précédemment sur les bords de routes a constaté que cela était inefficace pour lutter contre l’ambroisie ; aujourd’hui c’est l’arrachage qui est mis en place ce qui a permis sur 3 500 kilomètres (842 sites) de réduire l’invasion passant de 350 km en 2018 à 242 km en 2022. Les agents font de l’arrachage en juillet quand la plante est en bouton, ce qui mobilise 1 600 agents (1 400 heures arrachage). Un fauchage est aussi fait en mai et en septembre si besoin. Il est constaté qu’avec le réchauffement climatique cette plante exotique, qui résiste à la chaleur, pousse même à + 900 mètres d’altitude. Tous les agents départementaux sont formés par Fredon afin d’avoir des réflexes et agir vite.
L’Association Fredon mène des actions nationales (400 collaborateurs) en tant qu’expert végétal pour la santé de l’environnement, de l’humain, des plantes. Depuis 2017, un observatoire national pour l’ambroisie a été mis en place avec des infos sur chaque région. Le plus important est de sensibiliser, former, informer et soutenir tous les partenaires locaux et le grand public car tout le monde est concerné par cette plante envahissante.
Connaissance de l’ambroisie
Il est important de rappeler que la graine de l’ambroisie peut rester en dormance dans la terre pendant 30 ans avant de pousser ! Voilà pourquoi le Département a mis en place un historique des sites et un suivi régulier. La priorité est vraiment d’éviter les graines. C’est une plante estivale qui a besoin de 20 à 24 degrés pour germer ; elle a ses premiers boutons (annonce fleur) en juillet, continue de croître en août et a ses graines de mi-septembre à mi-octobre (pour les détruire il faut les brûler).
Chaque citoyen rencontrant cette plante doit contacter sa mairie pour le signaler.