Le projet est tellement improbable qu’il nous a fallu plusieurs heures pour nous faire à l’idée. Durant la Seconde Guerre mondiale, après la défaite de l’armée française en 1940, le chef du IIIe Reich voulait remplacer les Comtois par des Tyroliens du Sud.
« Le grand remplacement » ?
Une annexion qui aurait permis de mettre un terme à une discorde entre la dictature de Benito Mussolini et celle d’Adolf Hitler. Pour mieux la comprendre, il faut partir du côté du Tyrol du Sud. Appartenant à l’Italie, le Tyrol du Sud était composé principalement de germanophones. Benito Mussolini souhaitait les italianiser. Adolf Hitler ne voulant aucunement s’opposer militairement à Benito Mussolini, un traité fut signé en 1939 qui permettait aux germanophones du Tyrol du Sud d’être déplacés s’ils le souhaitaient vers un autre territoire. Beaucoup voulaient le quitter, soit près de 185 000 personnes.
Après la défaite de la France en 1940, la Franche-Comté était dans le viseur des nazis. Le 19 juillet 1940, des personnes parlant allemand étaient présentes vers la Citadelle de Besançon, en train de repérer les lieux. Le projet de chasser les Comtois pour implanter une autre population, certains diront « le grand remplacement », était tout à fait sérieux. Besançon aurait ainsi pu devenir « Bozen », tandis que Dole aurait pris le nom « Brixen ».
Heureusement, la guerre se poursuivant, notamment grâce à une opposition ferme de l’Angleterre au régime nazi, les Comtois restèrent sur leurs terres.
Pour en savoir plus : écouter la belle émission de Franck Ferrand et/ou retrouvez notamment cette histoire dans l’ouvrage « Quand la Franche-Comté faillit disparaître. Le projet nazi d’expulsion en 1940 » de Joseph Pinard (Cêtre).