Une soixantaine de manifestants en Arbois de tous âges et de toutes catégories sociale : retraités, actifs, jeunes … ont défilé dans les rues au départ du Champ de mars jeudi dernier à l’appel du Collectif du Triangle d’Or contre la réforme des retraites, mais pas que.
Paroles de manifestants
Elisabeth, éducatrice spécialisée constate : « la réforme va passer de toute façon, mais quoiqu’il arrive, il faut que l’on montre notre mécontentement. Même si « Lui » décide, on est quand même là pour dire non, c’est un droit et on doit tenir jusqu’au bout. »
Caroline, infirmière en Ehpad : « Entre la retraite, le manque de personnel, le manque d’argent dans les établissements, le manque de considération, le manque de moyens … et la santé et l’éducation qui sont vraiment relayées au second plan, franchement on ne voit pas vraiment d’avenir. J’ai 45 ans, je suis à la moitié de ma carrière, et je suis sensée travailler jusqu’à 67 ans. Je serai même plus âgée que certains résidents ! » Cette travailleuse exprime son désespoir face à des conditions de travail indécentes. Le manque d’humanité au travail est une préoccupation majeure pour Caroline, qui ne demande pas une augmentation de salaire mais des conditions de travail décentes. « On fait la Une des quotidiens internationaux, on passe pour un pays de répression, les gens se font matraquer, et on a un gouvernement qui fait comme si rien ne se passait. »
Le débat sur la fin de vie vient-il perturber les manifestants ? « C’est un vrai débat, mais on ne le fait pas au milieu d’un 49.3, souligne Caroline. Si c’est pour détourner l’attention, ça ne marchera pas auprès de tous les personnels soignants hospitaliers ou même à domicile. »
Un groupe de retraités : « on est là pour nos enfants et nos petits-enfants. Il faut arrêter le massacre de l’être humain. On n’est pas de la chair à profit, de la chair à bénéfices. Qu’on soit vieux ou jeunes, c’est un principe de société. »
Robert 75 ans : « Je suis là parce que l’on se dirige vers une dictature feutrée. Je suis vraiment mécontent. On écope le bateau avec une boite de conserves trouée. Il n’y a plus de services publics, plus d’hôpitaux qui fonctionnent bien, on essaie toujours au moindre frais et on gaspille l’argent ailleurs ».