Les ménages, clé de la relance économique

Grands gagnants de la crise sanitaire, leurs plus de 160 milliards d'euros thésaurisés se tournent vers la consommation.

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« Où est le loup ? L’Etat semblait désargenté, il essayait de réduire le déficit, menait des réformes en ce sens ; et puis soudain, virage à 180°, il déverse des milliards pour financer les masques, les tests, les vaccins, mais aussi les entreprises dont le chiffre d’affaires s’est effondré lors de la crise sanitaire, et les ménages dont les revenus sans cela se seraient affaissés. Nos entreprises n’avaient plus de clients, et pourtant nous étions toujours payés en fin de mois. Comment ce miracle est-il possible ? »

Dans son blog publié en septembre, la cheffe économiste de la Direction générale du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, analyse le fonctionnement des nouveaux flux financiers nés du big bang Covid. Et les grands gagnants de la crise semblent incontestablement être les ménages. Selon les chiffres officiels de la Banque de France, les sommes thésaurisées (au-delà du niveau d’épargne normal) à date de la fin juin 2021 ont atteint la bagatelle de 157 milliards d’euros. Pour mémoire, ce bas de laine atteignait ‘seulement’ 111 milliards d’euros fin décembre 2020. Raisons de cette épargne forcée : les confinements et restrictions diverses (restaurants, bars, voyages, culture, etc.) ont empêché les français de dépenser comme à l’accoutumée. Dans le même temps, la manne étatique a protégé la quasi-totalité des salariés entre autres qui ont vu ainsi leurs comptes bancaires gonfler au fil des mois. Où est allé ce bas de laine ?

La fin du « quoi qu’il en coûte »

Selon Agnès Bénassy-Quéré, « cette épargne a été principalement thésaurisée sous forme liquide : dépôts bancaires, livrets d’épargne ». Selon elle, les banques détenant tous ces encours avaient quatre choix possibles : « conserver les sommes sous forme de dépôt à la banque des banques c’est-à-dire la Banque centrale européenne; acheter des titres de dette publique française ; prêter aux entreprises et ménages français ; prêter aux états et entreprises étrangers ». La BCE a mis en place un fléchage des fonds vers les prêts au secteur privé, pour soutenir ce dernier.

Mais comment sortir véritablement la tête de l’eau ? Bruno Le Maire s’est félicité de la hausse de la consommation attestée par l’envolée des factures de cartes bancaires. Un bon début pour permettre de relancer l’économie, qui devait être boosté par certaines mesures, comme la facilitation des donations. Même si celle-ci n’a pas fait florès, l’État ne semble pour l’instant pas envisager de décision complémentaire, puisque l’heure serait plutôt à la fin du fameux « quoi qu’il en coûte ». Place donc à la reprise de la consommation, qui pourrait grâce à un certain rattrapage, atteindre les 6,25% de croissance toujours espérés pour l’année 2021 selon L’INSEE.

Stéphane Hovaere

Les nouvelles tendances de consommation

D’après une étude menée par la CAF en août dernier, les projets de communication concernent par ordre de priorité : voyager à l’étranger, acheter une voiture, acheter ou vendre un appartement. Se dégage aussi de cette étude, les souhaits de : protéger l’environnement, adopter une production localisée en France, protéger la santé des consommateurs, offrir des prix accessibles, favoriser la qualité des produits. En un mot : se faire plaisir..