Jackpot !

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(Crédit photo : Yves Regaldi).

8-13-20-46-47 et comme numéro chance, le 7 ! Il fallait juste, témérairement, oser associer sur un même ticket le 46 et le 47, mais sinon, c’était assez simple en réalité.
Telle était donc la bonne combinaison qu’il fallait trouver pour remporter le jackpot du Loto, lundi dernier, et qui va permettre à un Jurassien d’empocher prochainement le plus gros gain jamais remporté dans le département !
En effet l’heureux gagnant, qui à l’heure où nous écrivions ces lignes ne s’était toujours pas manifesté auprès de la Française des Jeux (ce qui ne permet pas de localiser le point de vente dans lequel a été validé le ticket), se verra bientôt remettre un chèque de 8 millions d’euros. De quoi changer l’itinéraire de sa destinée ainsi que celle de sa descendance…
Félicitations pour cette nouvelle page blanche (quoiqu’un peu dorée sur les bords) qui désormais va s’ouvrir devant lui.
Car si « l’argent ne fait pas le bonheur », certaines « choses » ne pouvant jamais s’acheter, il peut cependant y contribuer dans des proportions non négligeables.
Or, en ces temps troubles et obscurs, où l’actualité politique nous inflige une médiocrité sans précédent, où notre avenir n’a jamais semblé aussi incertain, quoi de plus légitime que de se réfugier (de s’investir) dans l’espérance sinon le rêve ?
Naturel réflexe d’évitement d’une réalité de plus en plus compliquée, qui permet de nous épargner de perpétuellement nous abîmer dans les ressentiments toxiques pouvant être générés par la peur, la colère, l’indignation ou la révolte.
Alors faut-il être fou pour ainsi persister à croire en ses rêves, malgré un quotidien étriqué et décadent ?
Il faut croire que non, puisque c’est justement ce qui a conduit ce Jurassien à sauver sa vie, en se libérant du carcan des principales convenances et ordinaires contraintes qui pèsent sur notre condition. Voilà une belle histoire, qui conforte allègrement les naïfs idéalistes dont j’assume faire partie et redonne foi en l’espérance de possibles jours meilleurs.
Bon d’accord, ce gain aussi providentiel qu’inespéré est un coup du sort comme il en existe très peu. Trop peu. Certes.
Mais la vie ne serait-elle pas, rien de plus ni moins, qu’une grande loterie qui ne dit pas son nom ?
Car qu’il s’agisse du travail, de l’amour et plus généralement de nos rencontres ou du hasard, la probabilité de trouver la bonne équation relationnelle, c’est à dire la bonne combinaison des âmes, s’avère généralement invraisemblable.
Cela ne nous empêche pas pour autant, de continuer à tenter de nous rapprocher un peu plus chaque jour de notre idéal. Jusqu’au jour où la plénitude d’un accomplissement quasi-parfait vient nous cueillir. Presque toujours de manière imprévisible. Me concernant ce fut au bout d’un pont, face à un timide lever de soleil de fin d’automne. Mon existence venait de se transformer. J’avais touché le jackpot de ma vie. Je ne l’assimilai que bien plus tard…
La tentation du meilleur, c’est justement tout ce qui fait le charme de cet ambitieux et utopique challenge de la vie.
L’essentiel étant de garder à l’esprit qu’il convient néanmoins de savoir se contenter de ce que l’on a et de faire avec ce que l’on est.
Car si 100% des gagnants ont tenté leur chance, 100% des perdants aussi…