Puisque les vacances de Toussaint sont souvent synonyme de relâchement autorisé (ce qui ne nous empêche pas de proposer une page spécialement dédiée aux conseils de révision cette semaine), il a fort à parier que malgré la météo clémente qui devrait pourtant inciter à s’adonner un maximum aux multiples possibilités d’activités en extérieur, bon nombre d’enfants et d’adolescents vont occuper la majeure partie de leur temps libre devant un écran.
Aussi, il m’apparait nécessaire de rappeler ici certains fait avérés et incontestables, puisque confirmés par les plus éminentes sommités médicales de plusieurs pays.
Commençons par le commencement…
Tout au cours de notre existence, notre cerveau se modifie en fonction de notre environnement. Notre psychisme évolue parallèlement à notre destinée (et réciproquement), comme quoi la nature est bien faite.
C’est pourquoi un enfant ou un adolescent a davantage besoin qu’un adulte, d’interactions riches et variées impliquant l’ensemble de ses sens. Et ce, au profit de son développement psychomoteur. Or devant un écran, il n’interagit pas… même devant un programme éducatif !
Et pour cause « cela le détourne d’apprentissages cognitifs, manuels et sociaux fondamentaux » indique la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant de l’Adolescent dans son ouvrage « L’exposition précoce et excessive aux écrans » datant de 2018. La Haute Autorité de Santé évoque pour sa part le concept de « temps volé » pour le temps passé devant les écrans.
Poursuivons avec cette synthèse de vingt études internationales achevées en 2020 affirmant que les troubles du langage augmentent proportionnellement au temps passé devant les écrans. « Le risque double lorsqu’il est associé au fait de discuter rarement voire jamais du contenu des écrans avec leurs parents » note une étude américaine de juin 2019.
Mais venons-en à l’essentiel : les troubles comportementaux.
Regarder un écran entraine une sécrétion de dopamine, cette fameuse et précieuse hormone du plaisir immédiat…
S’en suit logiquement un processus addictif, un besoin de consommation grandissant pour aller retrouver cette même récompense. Il devient alors beaucoup plus compliqué de réaliser des efforts pour obtenir un résultat, ce qui créé chez les plus jeunes un manque de motivation, de courage face à l’adversité, une impatience (exigence de l’immédiateté), de l’impulsivité, un refus de l’échec, et surtout un rejet de la frustration.
Nous y voilà…
Les troubles du sommeil ne sont pas en reste puisque la lumière bleue des LED utilisée dans les écrans provoque une inhibition de la sécrétion de la mélatonine, l’hormone du sommeil, qui synchronise l’horloge interne. « A partir de deux heures d’écran par jour, une latence d’endormissement et un déficit en sommeil apparaissent » affirme le Haut Conseil de la Santé Publique.
Lequel conclut avec trois recommandations simples : pas d’écrans le matin (avant de partir à l’école), ni pendant les repas, et jamais lors de la dernière heure avant de se coucher.
Evidemment, à chaque fois que cela est possible, il convient de privilégier les interactions sociales (sportives, culturelles, artistiques).
Enfin, tout naturellement, pour agrémenter la veillée au coin du feu, nourrir les valeurs familiales, et offrir parfois d’insoupçonnés moments de réjouissances, il reste encore une possibilité. Une faculté dont nous sommes d’ailleurs la seule espèce à pouvoir bénéficier sur cette planète et qui a prouvé bien des effets pacifiques, fédérateurs et vertueux depuis que nous en disposons : la discussion…