La ville de Lons dresse un bilan des besoins sociaux

Il s’agit d’une obligation légale depuis 2016 mais cette analyse des besoins sociaux n’a pas été effectuée dans la ville de Lons depuis près de 30 ans. Une lacune désormais corrigée et dont Jean-Yves Ravier et Thierry Gaffiot nous apportent les conclusions.

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Les besoins sociaux de la ville de Lons ont été passés au peigne fin. Crédit photo : Ville de Lons

« Il était grand temps de réaliser cette analyse afin de répondre au mieux aux besoins sociaux des habitants de Lons, mais également des communes limitrophes », constatait le maire Jean-Yves Ravier en guise d’introduction. Payée par le CCAS (Centre Communal d’Actions Sociales), cette analyse des besoins sociaux (ou ABS) a permis de confirmer des aspects dont la commune avait déjà connaissance mais a également mis en lumière des subtilités dont elle n’avait pas conscience :
« Un cabinet spécialisé d’analyses a apporté ses conclusions sur les enquêtes menées auprès des habitants, explique Thierry Gaffiot, adjoint à la Ville Solidaire, à la Santé et aux Affaires Sociales. Nous avons ainsi pu déterminer des problématiques bien spécifiques auxquelles il est important de répondre. C’est le cas notamment du parc immobilier lédonien qui ne répond plus à la demande. Par exemple, les jeunes et les étudiants peinent à trouver des petits logements. C’est un réel problème pour les étudiants en CFA par exemple, lesquels peuvent parfois abandonner leurs études faute de logement ! C’est franchement problématique ! Nous avons également souligné une précarité importante, notamment en centre-ville et dans les quartiers de Marjorie et des Mouillières. Nous constatons un nombre important de ménages solos, essentiellement des mères célibataires ou des veuves. Sur Lons, plus d’un logement sur deux est occupé par une personne seule. Nous pourrons désormais réfléchir à des solutions concrètes d’accompagnement et de facilitation au quotidien. Par exemple, un quart de la population à Marjorie ne possède pas de moyens de transport, ce qui limite l’accès à l’emploi ».
Outre ces aspects sur lesquels la municipalité va se pencher d’ici mars, le parcours de vie est lui-aussi finement analysé pour répondre, une fois de plus, au près des besoins des habitants. « L’analyse fournie par les experts ne s’arrête pas à une simple pyramide des âges, ajoute Thierry Gaffiot. Il y a une finesse et une complexité d’analyses qui nous poussent à nous interroger sur les raisons des retours à la ville par exemple, ou des départs, sur le nombre d’aidants par personne âgée, sur les besoins de cette tranche d’âge justement en termes de logement et d’accompagnement… et de réagir de façon adéquate ».

Un mot d’ordre : l’anticipation

« Cette étude nous permet notamment d’anticiper sur les années à venir, même si, au fil des ans, il faudra encore affiner des aspects bien spécifiques de ces analyses. C’est en constant mouvement mais nous avons une tendance beaucoup plus précise qui nous invite à prendre des décisions. Et ce manque d’anticipation des années précédentes nous a quelque peu pénalisés ! On pense notamment à ce projet de résidence Habitat Jeunes qui n’a pu voir le jour, faute d’anticipation et qui devient une nécessité aujourd’hui ! A la fermeture du Foyer des jeunes travailleurs, il y aurait dû avoir une réponse en face. Ce sont ces manquements que nous voulons supprimer aujourd’hui, au profit d’une politique sociale mûrement réfléchie ».

Un travail collectif

Toutes ces analyses et ces données n’ont de sens qu’avec la participation actives des associations locales qui ont un œil avisé sur les situations qu’elles rencontrent au quotidien. Au plus près des habitants, ces associations relèvent des problématiques concrètes et en font part à la municipalité et au CCAS qui les étudient toutes : « Le travail mené avec les associations est essentiel, souligne l’édile. Grâce à elles, nous avons connaissance de problématiques de terrain bien spécifiques et leurs actions sont nécessaires et remarquables. Nous espérons continuer cette collaboration avec cette rigueur et cette solidarité qui fera de nos actions en faveur de tous, une réussite sociale ».
De ces conclusions naîtront des actions, à venir dans les mois et années à venir.

Les chiffres-clés à retenir

Population en  2018 : 17 320 habitants. Légère reprise après 40 ans de baisse (+260)
54% : lédoniens vivant seuls
20% : couples sans enfants
12% : couples avec enfants
10% : familles monoparentales

Répartition de la population :
3 250 mineurs
1 500 jeunes adultes (18-24 ans)
5 700 séniors (60 ans et plus), soit un tiers de la population

Pauvreté :
21% : vivent sous le seuil de pauvreté (1063€)
25% : vivent sous le seuil de pauvreté + 100€ (1 163€)
30% : vivent sous le seuil de pauvreté + 200€ (1 263€)
15% : vivent sous le seuil de pauvreté – 100 € (963€)
2 100 personnes vivent sous le seuil de pauvreté à la Marjorie et aux Mouillères (respectivement 43 et 30.6% de la population)