Les années 2020 à 2022 ont été exceptionnelles pour le marché de l’immobilier avec un grand nombre de transactions et l’augmentation des prix qui va avec. Les délais de vente ont été raccourcis, de trois mois à trois semaines en moyenne. « Aujourd’hui, il y a très peu de biens en vente et depuis peu, moins d’acquéreurs aussi », constate Rodolphe Jeanjacquot, directeur de l’agence 4 % immobilier. Ou alors les acquéreurs reviennent vers nous avec un budget inférieur à ce qu’ils avaient il y a quelques mois car il est plus difficile d’obtenir des prêts bancaires.
Le marché ralentit donc. « Les biens ont pris 10 à 15 % de valeur supplémentaire. Si la situation dure, il y aura mécaniquement une baisse des tarifs comme après la crise de 2008, imagine Rodolphe Jeanjacquot. Mais comme il y a moins de biens en vente, je ne suis pas persuadé que le marché baisse dans un futur proche. »
Plus difficile pour les primo-accédants
Aussi, les primo-accédants, qui représentent 65 % du marché, vont-ils être les premiers impactés. « Ils vont avoir du mal à accéder à la propriété. Le coût des travaux, des matériaux, la disponibilité des artisans, vont modifier le marché. La crise énergétique va aussi changer la donne. » Opter pour un autre mode de chauffage, isoler… sont autant de travaux coûteux à très coûteux qu’il faudra prendre en compte lors de l’acquisition.
« Il faudra être résilient dans les prochains mois, se contenter de ce qu’on fait et surtout ne pas baisser les bras », conclut Rodolphe Jeanjacquot. Mais le directeur de l’agence 4 % immobilier reste optimiste. « Cela va être un petit peu plus dur, mais le marché reprendra comme toujours et si ça ne va pas assez vite, l’Etat sera là pour nous aider car le marché de l’immobilier est une de ses sources de revenus les plus importantes. »
Alors, 2023, retour dans un marché avec un meilleur équilibre ? Seule certitude, « ceux qui cherchent un bien activement ne peuvent plus se contenter des annonces sur internet, ils ont intérêt à venir dans une agence, conseille le professionnel. Trois biens sur quatre que je prends en mandat à l’agence sont vendus avant de paraître en annonce. »