Animalosité ?

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Si la plupart des animaux ont une vie heureuse, beaucoup de maltraitances sont encore observées...

Veuillez pardonner l’utilisation pour titre de ce mot qui n’existe pas, contraction d’animosité et d’animalité, (c’est-à-dire de suspicion orchestrée d’animosité ou d’indifférence envers les animaux), de même que cet interlude de légèreté, de générosité et de bienveillance, dans ce monde de fous qui, au regard de son évolution et de son actualité gravissime, nous invite à nourrir tant de sentiments contraires….

Mais j’ai eu beau allumer ma télévision ou écouter longuement la radio, à l’inverse d’autres thématiques plus vendeuses car plus clivantes, plus polémiques et plus sensationnalistes dont on nous rebat les oreilles à longueur d’année, j’observe avec étonnement que pas un seul média n’a évoqué le fait que ce mardi 4 octobre, comme tous les 4 octobre, était la Journée internationale des animaux.
« Les défenseurs des animaux du monde entier célèbrent la Journée mondiale des animaux le 4 octobre, jour de la Saint-François-d’Assise. Le fondateur de l’ordre des Franciscains et saint patron des animaux considérait en effet les animaux comme des créations vivantes de Dieu, les élevant au rang de frère de l’homme. Pour saint François d’Assise, même un ver de terre répondait à la volonté divine et était digne de protection » indique l’encyclopédie libre et universelle, Wikipédia.
Le temps d’aller ouvrir pour la 47ème fois de l’après-midi la porte-fenêtre à ma minette (Kit) et de remplir la gamelle de croquettes de mon chien (Flambeau) qui me fait savoir que l’heure du goûter est venue, un mail de l’association L214 me parvenait, rappelant justement que la cause animale dans notre quotidien, ce n’est pas seulement les animaux liminaires (rats, pigeons…) et les animaux de compagnie. Mais aussi et surtout les animaux d’élevage qui se retrouvent dans les assiettes des cantines scolaires et municipales. Ou, pire encore, les animaux victimes d’expérimentations pour les produits d’entretien…
Même si je ne grossirai jamais les rangs des ayatollahs antispécistes et autres extrémistes du même acabit (convaincu que je suis d’un naturel et immuable déterminisme), je n’en demeure pas moins sensible aux abominables souffrances, quelquefois épouvantablement cruelles, qu’ont fréquemment à subir certaines âmes, fussent-elles animales, au cours de leur brève existence terrestre. Aussi, je m’interroge.
Pourquoi ce silence assourdissant des médias quant à cette journée internationale ? Cet immobilisme indifférent des pouvoirs publics ? Cet effarant laxisme de bon nombre de magistrats face à d’odieux actes de torture ?
Parce qu’un animal ne vote pas, ne consomme pas (ou ne fait pas consommer) et ne paye pas d’impôts ?
Soudain, une alerte provenant des réseaux sociaux me tirait de ma torpeur.
La SPA de Dole et sa région venait de publier sur son profil Facebook :
« Bonjour à tous et toutes. Nous vous informons avec tristesse que nous ne prenons plus de chats et chatons pour l’instant, le refuge est saturé, nous en sommes désolés. Merci de votre compréhension ».
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase de ma conscience.
Plutôt que d’attendre une hypothétique action de la part de nos dirigeants, en l’occurrence des moyens humains, financiers et matériels pour une meilleure prise en charge des animaux délaissés, j’ai alors décidé que j’irai ce week-end adopter un nouveau félin qui rejoindra à mon domicile celui que j’ai déjà recueilli il y a un an, de même que mon vieux mais si gentil cabot, provenant lui aussi de la SPA.
Avec ce sentiment certes naïf, probablement idéaliste ou utopiste, mais tellement résilient, de me conforter en sachant que j’aurai de nouveau œuvré pour ma part, à libérer une place du refuge et réparer une destinée mal engagée.
D’ailleurs à propos de faire sa part, de remplir son rôle, et de faire amende honorable avant qu’il ne soit trop tard, il serait temps de se rendre compte que si chacun accomplissait convenablement le devoir qui est le sien (professionnellement, personnellement, humainement…), nous ne retrouverions pas dans la conjoncture regrettablement sclérosante et potentiellement meurtrière, qu’est la nôtre aujourd’hui…