Vadans. Le Biou défie le temps et les turbulences

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Chaque année, les enfants des écoles sont acteurs de la fête du Biou.

Dimanche 23 septembre, Vadans célébrait le Biou en même temps que la saint Maurice, le saint patron du village.

Le cortège, emmené par les Jamois de Tourmont, s’ébranlait du haut du village jusqu’à l’église, accompagné des garde-fruits, des porteurs de la grappe et des écoliers costumés. La grappe, bénie par le père Crut, était ensuite hissée dans le chœur de l’église.

Une grappe qui chaque année, change de look. Cette année, on distingue voir des naturés rosés parmi les raisins blancs.

Après l’office religieux et la cérémonie républicaine, Henri Dorbon, maire de la commune, prononçait son discours avec sa verve habituelle.

« 2024, une année de superflu et de superlatif, une année des excès, des records et des extrêmes », commence-t-il, soulignant les défis auxquels ont dû faire face les vignerons : « Excès d’eau, fortes gelées, orages violents, attaque sans quartier du mildiou ». Un tableau qui aurait pu assombrir l’humeur générale, mais à Vadans, on sait prendre de la hauteur. Avec un brin d’humour, il a su transformer son discours en une fresque vivante de l’année écoulée. Des remous politiques aux exploits olympiques, Henri Dorbon a brossé le portrait d’une France toujours en mouvement, sans jamais perdre de vue l’essentiel : la communauté rassemblée autour de ses traditions.

La fête du Biou est aussi fête de l’inclusion. C’est que soulignait Henri Dorbon : « La cérémonie du Biou est naturellement inclusive. Pierre le vigneron pompier volontaire, le plus fier à bras du Jura, a ouvert la porte à un hydrogéologue, à un journaliste, et à un comptable pour porter l’offrande des vignerons jusqu’à la maison du Seigneur« , explique le maire. Une façon de dire que la tradition, loin d’être figée, sait s’adapter sans se dénaturer. « La fête du Biou, ce qui fait la différence, c’est qu’elle est toujours la même, tout est question de ressenti, de sensation, d’impression, c’est nous qui changeons, et le temps qui passe. La tradition ne connaît ni le superflu ni le superlatif. Son record est dans sa durée illimitée, il ne peut être battu. La tradition ne concourt pas, elle ne fait pas de politique ou juste un peu. Son terrain de jeu, c’est le temps que nous passons à la faire vivre, la tradition apporte la sérénité et la sagesse, elle façonne l’identité et forme l’esprit. C’est notre devoir de la transmettre. »