Haut-Jura. Une ministre au chevet de Morez Haut de Bienne

Aurore Bergé a chamboulé sa visite dans le département en venant rencontrer les différents acteurs qui luttent contre les violences conjugales et familiales en mairie, ainsi que les proches de Maria, victime d’un féminicide le 2 juillet.

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féminicide Morez Maria
De g. à d., Aurore Bergé, Laurent Petit, Danielle Brulebois.

« On a vécu un drame absolu. Il questionne le travail des services qui sont mobilisés. La venue de la ministre est l’occasion d’entendre les acteurs de terrain mobilisés, de faire le point sur les actions », a introduit le préfet Pierre-Edouard Colliex.

Un comité exceptionnel de lutte contre les violences intrafamiliales vient de se réunir à la mairie de Morez Haut de Bienne après le féminicide dont a été victime Maria le 2 juillet, en présence de la ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé. « Merci d’être venue jusqu’à nous, a enchaîné le maire, Laurent Petit. Notre petite ville a été le théâtre d’un fait qu’on croyait pour les autres. J’aurais préféré vous parler de notre passé prestigieux et de l’avenir auquel nous travaillons au conseil municipal. »

« La venue dans le Jura était prévue avant ce drame, a répondu Aurore Bergé. Il a tout chamboulé. Il faut être là pour comprendre. Il y a dû avoir des signes. Nous devons nous interroger, être plus en alerte, identifier, d’autres signaux, pour voir comment on peut mieux faire. Je suis vraiment là pour un temps d’écoute. »

Pendant la réunion, les journalistes ont été invités à quitter la salle. Les proches de Maria attendaient le moment de l’entrevue avec la ministre. « Nous avons été convoqués. On nous a présenté cette rencontre comme un moment de soutien. C’est très dur. » Le couple Maria et José aurait été ensemble depuis huit ans. L’homme n’était pas violent physiquement. Une amie a eu ses mots très difficiles : « Nous lui avons répété : il est chez toi, il ne travaille pas, fous-le dehors. Nous ne lui aurions pas dit ça, elle serait peut-être encore là ».

A l’issue de la réunion, la ministre a regretté qu’il y ait « encore des hommes qui considèrent qu’une femme est sa propriété. Maria laisse trois orphelins. A Morez, ça a traumatisé, touché les élus, la population, j’ai souhaité partager leur douleur ». La ministre veut faire baisser les violences partout, « et dans ce département. Ensemble, nous arrivons à avoir des coopérations efficaces ».

L’engagement d’une maison des femmes

Elle a salué les changements dans le bon sens : les formations pour la police, les magistrats, le recouvrement des pensions alimentaires non versées, une commission qui existe dans le Jura pour l’hébergement d’urgence… « Dans cette réunion, nous avons rappelé tous les dispositifs, toutes les coopérations. Je fais l’engagement qu’une maison des femmes voit le jour dans le Jura. Il en faut une dans tous les départements. » Le gouvernement souhaite le déploiement d’une structure d’aide aux victimes de violences dans chaque département, calquée sur le modèle de la maison des femmes de Saint-Denis. « Nous devons accélérer, il faut que le drame ici fasse que chacun ait la volonté d’avancer. »

« Pas une association ne perdra un euro dans le budget 2026. Ce ministère n’est pas impacté. Les financements sont sanctuarisés pour lutter contre les violences faites aux femmes. »