Quand tout va mal

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Gérard Bouvier.

Tout va mal. Tout va très mal…C’est rien de le dire ! Il faut le voir pour y croire… Nous dégringolons de propos inquiets en plaintes désabusées.
Les guerres, les changements climatiques, les pandémies, la délinquance, l’endométriose, la violence, les déserts médicaux, les fautes d’orthographes, les affres de la ménopause, la chienlit et le panier de la ménagère, l’endométriose et le vandalisme… Et les punaises de lit. Bien des sujets de lamentations…
Oui, j’ai cité deux fois l’endométriose (Pauvre France…). Quand c’est trop on se répète.

Toujours à la limite de la survie nous aurions tort pourtant de nous plaindre car nous disposons d’expressions variées pour gémir jusqu’à plus soif…

Quand tout fout le camp, quand tout va de Charybde en Scilla, quand tout périclite et va à vau-l’eau, quand nous sommes préoccupés sur une mauvaise pente et occupés à filer un mauvais coton, de nombreuses expressions volent à notre secours pour raconter combien tout va de mal en pis. Et part en eau de boudin.

Le vau-l’eau à de la gueule. Il date du XIIème siècle et on le trouve chez Rabelais au sens propre et c’est Montaigne qui l’inaugure au sens figuré. C’est bien la preuve de la valeur de ce vau-l’eau !

Charybde et Scilla ne sont pas des duettistes du Grand Cabaret de chez Patrick Sébastien. C’est un gouffre et un rocher qui ne laissaient guère de choix à Ulysse et aux anciens grecs. On passait directement de tracassé à fracassé.

En 1690, Furetière enregistre la locution de sens figuré « s’en aller en eau de boudin » dans le sens d’être réduit à néant. Il la considère comme vulgaire du fait d’une allusion peu gracieuse au boyau. Voire même pire à un ancien sens du boudin qui qualifiait en ces temps reculés le pénis.

Gardons-nous de trop de désespérance. Il y aura à coup sûr des survivants.

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