De quoi êtes-vous venu parler dans le Jura ?
Je suis venu parler de mes livres et notamment « Qu’est-ce qu’un chef ? », dont j’ai déjà vendu 190 000 exemplaires. Ma mission est de transmettre ce que j’ai appris au service de la France et des armées. Face à toutes les fractures actuelles, il est urgent de remettre le souci de la personne au cœur des sociétés, de l’entreprise. La vraie richesse est chez les autres !
Quelle analyse faites-vous du monde ?
La même que celle que je faisais en 2015. Nous avons un monde dangereux, sous tension, volatile : terrorisme islamisme radical, migrations massives, dérèglement climatique… Ce monde trouve un nouvel équilibre inquiétant bipolaire entre les Européens derrière les Etats-Unis et le retour des Etats puissances (Chine, Turquie, Russie, Inde…) qui ont des stratégies de long terme. Quand eux parlent générations au pluriel, nous parlons future élection au singulier. En France, nous sommes un pays de rupture. Ce n’est pas par une élection que tout va se régler.
Quelles conséquences sur les entreprises ?
Ce monde nécessite d’anticiper. Au lieu d’avoir des chefs visionnaires, nous avons des chefs gestionnaires, les chefs d’entreprise doivent gérer au quotidien. Il faut poser le sac, réfléchir, c’est ce qui manque et particulièrement à Paris.
Comment bien diriger ?
Il faut avoir la confiance, l’autorité, la stratégie et le leadership.
La confiance, c’est la clé pour créer de la dynamique, de la responsabilité, de la subsidiarité… La confiance en soi, dans les autres, avec un management qui a du sens, qu’on prend le temps d’expliquer.
L’autorité ensuite. Il faut concevoir (on ne peut pas emmener des gens si on ne sait pas où on va), convaincre, conduire en gardant le cap et contrôler (au sens du retour d’expérience).
La stratégie avec une vision, de l’audace.
Et le leadership. Le chef, c’est celui qui est en tête, qui a du charisme, du caractère. Aujourd’hui, on manque de chefs.
Il faut aussi des qualités…
Absolument. L’exemplarité, l’authenticité, l’optimisme, l’humilité, le courage…
Vous avez terminé votre conférence en donnant trois conseils pour diriger dans un monde complexe. Pouvez-vous les transmettre à nos lecteurs ?
J’ai parlé d’humanité, d’unité et d’espérance.
Un dernier mot ?
Je constate en France un retour du patriotisme. Je le vois, je suis débordé ! Cela fait huit ans que je sillonne le pays, à tel point qu’on me prête des destins sous-jacents. Mon discours est attendu des Français.
Quelle est votre position aujourd’hui sur le budget de la Défense ?
Je vais vous donner un scoop. Le 15 décembre prochain, je publierai un livre sur le sujet. Nous n’y sommes pas du tout, notre réarmement, ce n’est pas de la Ligue 1, c’est du National 2 !