Patricia Bourge est coordinatrice de la médiation

Champagnolaise d’adoption, salariée du bailleur social La Maison Pour Tous, elle parle de son rôle pour solutionner les troubles de voisinage.

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Ils sont désormais quatre, trois coordinateurs de la médiation et un gestionnaire de proximité, à régler les problématiques de troubles de voisinage et les troubles d’hygiène et de comportement chez les locataires de La Maison Pour Tous. Une équipe complémentaire à l’écoute des locataires.

Parmi eux, Patricia Bourge, Champagnolaise d’adoption, intervient sur différentes situations, des nuisances sonores aux incivilités. Elle a la responsabilité d’un vaste secteur : Ecla (hors quartier prioritaire de la Ville de Lons), Champagnole, Arbois-Poligny-Salins, et même jusqu’à Valdahon…

« J’ai démarré en 2019, se souvient Patricia Bourge. Le lien social, l’aide à la personne, les relations humaines… Tout cela me motive. » Et la professionnelle témoigne que dans 96 % des cas qu’elle traite, « le manque de communication fait que les choses s’enveniment. L’écoute apaise. On règle souvent les situations par le dialogue ».

En 2024, dans tout le Jura, l’équipe a traité 952 affaires dont 90 % concernaient des troubles de voisinage, 5 % des troubles d’hygiène et de comportement et 5 % de l’accompagnement social. « Souvent, je ne fais qu’un courrier de rappel. Parfois, je sens que c’est récurrent donc je vais à la rencontre du mis en cause. Parfois, les locataires ne se rendent pas compte qu’ils ne sont pas seuls et qu’on peut avoir des voisins qui peuvent être malades, qui ont des enfants en bas âge, qui travaillent en horaires décalés… Le but est que les gens vivent ensemble en harmonie ! » L’agence de Champagnole ne représente que 20 % de ces affaires. « Champagnole est un secteur calme. »

L’empathie, les encouragements, l’accompagnement des quatre professionnels expliquent leurs bons résultats. « Nous ne sommes pas dans le jugement, insiste Patricia Bourge. S’il faut qu’on y retourne quatre, cinq fois, on le fait. Parfois, on se retrouve à discuter derrière la porte. On met en lien les locataires si besoin avec les organismes sociaux… » Les situations sont multiples. Pour être d’autant plus efficace, la Champagnolaise s’est également formée afin d’obtenir son Brevet de secourisme en santé mentale.

L’an dernier, les affaires n’ont abouti qu’à 35 médiations dont deux conciliations de justice. « Nous pouvons intervenir jusqu’à la résiliation de bail mais ce n’est pas la finalité recherchée, il faut être vraiment allé au bout du bout de la démarche. » Plus souvent, des liens se créent, des liens qui restent !

Une ressourcerie pour les personnes dans le besoin

Patricia Bourge en profite pour mettre en avant la ressourcerie que ses collègues et elle ont créée. « Nous récupérons des meubles et appareils électroménagers que nous mettons à disposition de nos locataires qui pourraient être dans le besoin. Des jeunes qui s’installent, des femmes qui ont dû partir précipitamment, des gens chez qui il y a des punaises de lit et qui ont dû jeter leur canapé… » Les collaborateurs de La Maison Pour Tous font partie des donateurs.

Des logements d’urgence

En 2021, sous l’égide de ses coordinateurs de la médiation, le bailleur social est amené à créer son premier logement de secours à Lons le Saunier. Il sert à accueillir provisoirement les familles ayant eu à subir un sinistre (incendie, dégât des eaux) ou des personnes dont le logement fait l’objet d’un traitement de fond concernant les punaises de lit et qui n’ont pas de solution de repli durant quelques heures (jusqu’à 24 heures si présence d’un nourrisson).

Depuis, les possibilités ont été étendues : deux logements dans la ville-préfecture dont un PMR, un à Choisey et trois en cours d’aménagement à Champagnole, Saint-Claude et Morez.