Le 28 juillet 1885 le Figaro rend compte du Congrès de Charleroi. Et les oreilles de Pasteur ont dû siffler ! Car ce Congrès rassemblait la fine fleur de ce que l’on n’appelait pas encore les antivax bien qu’ils en aient déjà toute la… virulence.
Le docteur Hubert Boëns est le président de la ligue contre la vaccination et il plaide ardemment contre Pasteur et « les vaccinateurs ». Le docteur Boëns et les membres de son bureau, aéropage de fidèles émules et disciples, très international, vitupèrent et -nous dit Le Figaro- lancent des « apostrophes ironiques aux découvreurs de microbes qui ne découvrent rien, et aux guérisseurs de chiens ou de bipèdes, qui ne guérissent ni bêtes ni gens ».
Les arguments de l’époque des ennemis de la vaccination étaient les mêmes que chez les antivax d’aujourd’hui : le risque individuel vaut-il le bénéfice collectif ? l’État liberticide doit-il être respecté ? la modernité, la science, la République doivent-ils être sauvés de la poubelle ? et que dire de la peur de l’inconnu ?
Pasteur s’en est remis. Selon les experts de l’OMS, de l’UNICEF et aussi The Lancet la vaccination sauve aujourd’hui entre 4 et 5 millions de vies par an.
