Hexagone

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Qu’il soit commercial, de travail ou de crédit, comme son nom l’indique, un contrat “contraint” les deux parties s’accordant à le signer sur des droits et des devoirs respectifs. Ainsi, ce qui est mutuellement convenu est clairement établi. Une fois le document « lu et approuvé », il n’est plus possible de se soustraire à son accord. Ou alors il convient de dédommager la partie adverse à la hauteur du préjudice que cela lui fait subir.
Or, celui que l’État-nation passe avec ses contribuables est exactement de même nature.
A différents échelons, nous payons nos impôts : directs, indirects, nationaux ou locaux…
Il en ressort effectivement de notre devoir de citoyens-contribuables, nous n’avons pas le choix. En échange, notre pays doit remplir le sien. Par exemple, fournir une « éducation nationale », des forces de l’ordre pour nous protéger, nous assurer une retraite à la hauteur des cotisations et de la pénibilité que l’on a endurée durant des décennies de travail, financer les collectivités territoriales, de même qu’une « sécurité sociale » adossée à un système de soins performant (le meilleur au monde qu’ils disaient !).
Sauf qu’une tendance de fond se dégage depuis plusieurs décennies. Le sens du devoir devient unilatéral. De plus en plus, l’État s’absout dangereusement de ses obligations. Il ne remplit pas sa part du contrat. Les services publics sont défaillants et le système en général devient de plus en plus carencé.
Mais puisqu’il est tout-puissant, à la fois juge et partie, maîtrisant tous les leviers, en dépit d’une supposée séparation des pouvoirs entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire, aucune contrariété (associative, syndicaliste, lobbyiste, ou journalistique) ne peut infléchir sa décision.
Certes, il existe bien le Conseil d’État, le Médiateur de la République, le Défenseur des droits, la Cour des comptes ou l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mais toutes ces “instances consultatives” ne sont que de vastes écrans de fumée.
Et pour cause, le rendu de leurs conclusions est étrangement presque toujours en accord avec les intérêts politiques de sa majesté…
Il ne reste alors plus que la voix du peuple, la manifestation de l’opinion publique, et s’il le faut la stratégie du chaos, la révolte, le blocage, afin que les choses puissent bouger.
Pour que la colère puisse s’exprimer, le mal se réparer, libérer toutes ces destinées usées, abusées par un système pervers et toxique qui n’oppose qu’un silence assourdissant et méprisant à des revendications pourtant bien légitimes.
Si la dictature, c’est “ferme ta gueule”, la démocratie c’est “cause toujours” !
A ce petit jeu qui pourrait mal se terminer, nous verrons bien qui a le plus à perdre et qui aura le dernier mot…