Le secret de Polichinelle

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Gérard Bouvier.

J’entends dire que le maraboutage dans le foot est un secret de Polichinelle. Même camouflet pour les conduites mal camouflées de certains de nos concitoyens. Mais qui était ce Polichinelle dont les secrets font tant parler ?

Il nous faut remonter en 1649 du côté de Naples. C’est un benêt, un gugusse extravagant rendu populaire par une marionnette dégingandée. Le Pulëcënella napolitain a donné le Pulcinella italien. L’origine de ce pantin remonte au latin pullicenus, un jeune poulet, qui a donné dans nos basses-cours le poussin. Pullicenus issu de pullus, un animal dans la force de son jeune âge à qui l’on doit quelques enchainements d’idées plus tard le poulain, la pouliche, la poule et même le poltron, sorte de poule mouillée.

En 1680, Polichinelle a désigné un guignol fanfaron et grotesque. En 1798, son cas s’est aggravé et il est devenu plus ridicule encore : un bouffon, un arlequin de pacotille.

Et parfois une mauvaise surprise. Car dans le même temps naissait une expression toujours bien vivante : « Figurez-vous qu’elle a bien trouvé moyen de se ramasser un polichinelle dans le tiroir. Si c’est pas un monde avec les moyens qu’on a… Sans compter qu’ils pouvaient faire à la retirotte ! Mais non ! C’est encore trop leur demander !  Y ‘a rien à leur dire ! ».

Les anglais disent « avoir une brioche au four ». Les wallons constatent : « elle a le nombril enflé ». Tout ça est dérisoire et c’est Pierre Perret qui apporte sa touche de poésie : « elle a un moussaillon dans la cale ».

L’histoire embarrassante doit rester secrète le plus longtemps possible. Mais au cinquième mois le gros ventre saute aux yeux. Ceux qui en font des caisses pour maintenir l’anguille sous roche découvrent alors ce qu’on appelle un secret de polichinelle.