Intimité et vie privée à l’épreuve de l’ère numérique

Les réseaux sociaux ont transformé notre notion de l’intimité et de la vie privée, à une époque où chacun de nos faits et gestes sont affichés en ligne

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Désormais, parcourir les encyclopédies n’est plus essentiel pour assouvir notre quête du savoir. Vous avez un appétit insatiable pour le divertissement ? La solution n’est qu’à quelques clics. L’espace numérique a également donné un tout nouveau sens au multitâche. N’oublions pas qu’Internet peut nous encourager à faire plusieurs choses à la fois (ou, plus précisément, à passer rapidement d’une tâche à l’autre) mais qu’il peut aussi avoir réduit notre capacité d’attention. Il a également créé de nouvelles dépendances, y compris, bien sûr, à Internet lui-même.
Avec pour conséquence de nous trouver aujourd’hui face aux effets des excès d’un outil qui au départ ne devait apporter que du positif…

Échapper à l’ennui

De tous les changements (et des dépendances) entraînés par l’impact d’Internet, aucun n’est plus emblématique de cette technologie que le changement de la communication sociale. Pourquoi quitter le confort de votre maison quand vous voulez communiquer avec d’autres personnes ? Bien sûr, nous allons toujours dans les cafés et les pubs pour discuter autour d’un verre. Bien qu’un peu moins… Mais de nos jours, en plus de nos amis, nous apportons aussi nos smartphones pour échapper à l’ennui.
Lorsqu’il s’agit d’interactions en ligne, les médias sociaux sont sans aucun doute un atout majeur. Une personne passe aujourd’hui en moyenne plus de deux heures par jour sur les réseaux sociaux. D’autres estimations indiquent qu’un tiers de notre temps en ligne est capté par les médias sociaux. Et les chiffres grimpent beaucoup plus haut quand on ne prend en compte que les plus jeunes, au point d’en arriver à un problème de dépendance pur et simple, qu’il soit perçu ou réel.

La distinction entre le privé et le public n’est plus aussi nette qu’avant

Les plateformes sociales sont également à l’origine d’une grande partie de l’effet qu’Internet a eu sur la notion de vie privée. En fait, la distinction entre le privé et le public n’est plus aussi nette qu’avant, beaucoup d’entre nous transmettant volontiers nos détails atrocement privés sur les médias sociaux et à ceux qui forment notre entourage virtuel.  On a parfois l’impression que vivre à notre époque, c’est comme vivre constamment aux yeux du public une sorte de « malédiction » que seules les célébrités subissaient auparavant.
En effet, l’essence même des médias sociaux s’avère contraire au concept de vie privée. Afin d’utiliser les plates-formes de manière ciblée ou utile, nous divulguons certaines de nos données les plus personnelles. Il ne s’agit pas uniquement de nos noms, adresses de courrier électronique ou numéros de téléphone, mais aussi de nos préférences personnelles, données de localisation et autres informations potentiellement sensibles.
De plus, nous n’avons souvent aucune idée de ce qu’il advient de nos données une fois qu’elles sont divulguées. Ceux qui collectent les données ne le savent pas toujours non plus…

Pour une meilleure gestion des données

Qui plus est, il ne s’agit pas seulement de ce que nous divulguons sur nous-mêmes, consciemment ou non. D’autres ont aussi leur mot à dire et peuvent diffuser n’importe quoi à notre sujet sans même s’en rendre compte. Certes, dans une certaine mesure, c’était possible auparavant. Cependant, Internet a élargi les possibilités de divulgation de tous les types d’information, y compris celles qui touchent la vie privée, ainsi que leur portée et leur vitesse de diffusion. Tout cela s’accompagne d’une responsabilité collective.
Il s’ensuit que les préoccupations du public au sujet de la protection de la vie privée ne sont pas nouvelles.
De nos jours, le droit à la vie privée est souvent confondu avec le droit à la protection des données qui y est étroitement lié. Ce n’est pas étonnant, car la protection de la vie privée en ligne se résume souvent à la sécurité et à la bonne gestion de nos données.
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : ce n’est jamais un mauvais moment pour s’arrêter et (re)considérer les implications d’Internet pour notre vie privée.