En raison d’un maillage urbain peu dense, les Jurassiens sont en moyenne un peu plus éloignés des divers services, commerces et administrations. Le relief montagneux, la présence d’obstacles naturels et un réseau routier peu étoffé, limitent aussi cette accessibilité, notamment dans le sud-est du département. Ainsi, les Jurassiens mettent en moyenne 16 minutes en voiture pour rejoindre les équipements de la gamme supérieure (hypermarchés, services d’urgence, médecins spécialistes, lycées, etc.) contre 11 minutes en France de province.
Dans ce département rural, 43 % des Jurassiens sont à plus de 10 minutes d’une gare contre 36 % en Bourgogne-Franche-Comté. Les principaux axes ferroviaires permettent de rejoindre Dijon, Besançon ou Lyon depuis Dole ou Lons-le-Saunier. S’ajoutent une quinzaine de lignes régulières de car et plusieurs services de transport à la demande, surtout dans les zones rurales ou moins desservies. Malgré ces dispositifs, l’accès aux services et aux équipements peut rester difficile, en particulier pour les personnes ne pouvant pas se déplacer par leurs propres moyens.
C’est particulièrement le cas des personnes âgées, dont le nombre augmente dans le Jura. La population du département vieillit dans un contexte de faible natalité. 12 % des Jurassiens ont plus de 75 ans, 2 points de plus que la moyenne de France de province.
8 000 habitants en moins d’ici 2040
Dans les prochaines années, la baisse démographique et le vieillissement devraient perdurer. Si les tendances actuelles se poursuivaient, le Jura pourrait perdre 8 000 habitants d’ici 2040.
Le département connaît de nombreuses disparités, tant sur le plan démographique que sur celui de l’emploi.
Le nord du Jura gagne des habitants, + 0,2 % en moyenne chaque année entre 2016 et 2022. À Dole, la proximité de Dijon et Besançon favorise les installations de nouveaux travailleurs pendulaires. Dans son agglomération, près de 5 % des actifs utilisent les transports en commun pour se rendre au travail, c’est deux fois plus que la moyenne des Jurassiens. Dans le Grand Dole, les habitants ont accès à l’ensemble des équipements et services nécessaires au quotidien. Il en va de même pour l’intercommunalité Jura Nord. Dans ces territoires, les habitants se trouvent tous à moins de 7 minutes des équipements de proximité, contrairement à 7 % des Jurassiens.
Au centre du département, le nombre d’habitants diminue, en moyenne de 0,2 % par an entre 2016 et 2022. Le solde migratoire positif ne compense pas le déficit naturel. La population étant plus âgée, il y a plus de décès que de naissances. La dynamique démographique est néanmoins plus favorable dans les intercommunalités de Champagnole Nozeroy Jura et de Bresse Haute Seille, qui attirent plus de nouveaux habitants. La dépendance à la voiture est particulièrement marquée. Dans la Plaine Jurassienne et la Bresse Haute Seille, 89 % des actifs l’utilisent pour se rendre au travail. L’accès aux équipements est parfois difficile.
Le sud du Jura est marqué par des difficultés économiques importantes. En particulier, l’emploi a fortement baissé depuis une quinzaine d’années dans le Haut-Jura Saint-Claude et le Haut-Jura Arcade. La population diminue en moyenne de 1 % par an entre 2016 et 2022, principalement en raison d’un solde migratoire négatif. La demande de logements diminue, tandis que la vacance est élevée. Cette dernière concerne 16 % du parc de logements dans le Haut-Jura Saint-Claude.
Cependant, quelques territoires parviennent à maintenir une dynamique démographique positive : c’est le cas par exemple des intercommunalités de la Grandvallière ou de la Station des Rousses-Haut Jura. Avec une population jeune, le nombre des naissances l’emporte sur celui des décès. Cette jeunesse s’explique notamment par l’installation d’actifs travaillant en Suisse. Leur niveau de vie est plus de 3 000 euros supérieur à la moyenne jurassienne.