Quel est votre parcours professionnel ?
C’est mon troisième poste de directeur général après la Corse et les Pays de la Loire. J’ai des attaches familiales dans cette région.
Vous êtes arrivé le 21 novembre dernier. Quelles premières imprécisions avez-vous de notre territoire ?
Il y a trois marqueurs ici. Tout d’abord une belle capacité à travailler ensemble. Ensuite, cette terre est extrêmement dynamique, il y a plusieurs niches pour le développement de la télésanté. Enfin, l’engagement des soignants et je veux leur exprimer mon respect.
Comment définiriez-vous notre système de santé ?
Notre système de santé est en souffrance, mais il n’y a pas de fatalité. Je fais ce constat car il est exposé à de nombreux risques épidémiques, de nombreuses tensions liées au manque d’eau et des problèmes de ressources humaines.
Comment résumeriez-vous votre mission ?
L’ARS doit protéger et améliorer la santé de la population. Il me semble important de faire en sorte que notre ARS soit humaine et de proximité, de continuer à fixer un cap, de mettre les acteurs autour de la table chaque fois qu’il y a un problème.
Dans cet objectif, vous préparez un projet régional de santé. Où en est-on ?
Nous allons finaliser ce troisième projet le 1er novembre 2023. Ce sera notre feuille de route. Nous sommes encore en phase de concertation.
Vous voulez redonner du temps aux soignants. Comment ?
J’ai proposé au préfet de région et à la présidente du conseil régional de s’engager dans un plan de mobilisation pluriannuel.
Vous parlez de difficultés sanitaires. Quelle est la situation en matière de bronchiolite ?
Il y a une forte tension à l’hôpital. Beaucoup de très jeunes enfants sont touchés. Pour l’instant, il n’a pas été nécessaire de passer par des transferts extra régionaux, mais la situation est extrêmement tendue et nous accueillons quelques enfants de région parisienne ?
Et pour la grippe ?
L’épidémie se développe. On l’attend assez fort. Les effets vont se voir dans les jours qui viennent et ils seront forcément hospitaliers. La vaccination est à un niveau inférieur à celui attendu : – 13 % au niveau national par rapport à l’an dernier.
Où en est le Covid ?
Il est reparti. Toutes les classes d’âge sont touchées par cette neuvième vague. Il y a un défaut de protection pour les plus de 65 ans, mais le travail a été bien fait dans les Ehpad.
Quelles seront vos premières rencontres ?
Je vais aller partout. Je vais commencer par la Saône-et-Loire et le Jura. J’ai quelques sujets à aborder avec les acteurs.
Où en êtes-vous concernant la fermeture temporaire du service des consultations non programmées et de l’arrêt de la ligne Smur à Champagnole ?
Je suis attentif à la qualité et à la sécurité des populations. Je me suis assuré de la mobilisation des professionnels pour cette situation. La fermeture est due à un problème de ressources humaines. J’ai demandé de rouvrir dans les meilleurs délais, mais je ne peux pas annoncer de date.
Est-ce exact qu’un Smur paramédical sera mis en place ?
Des équipes paramédicales de médecine d’urgence (EPMU) se déploient et nous aurons l’occasion d’en reparler dans cette région. Composées d’une infirmière et d’un ambulancier, leur intérêt est de pouvoir se déployer partout en attendant l’arrivée d’un Smur. C’est un sujet que nous allons mettre sur la table. J’ai demandé aux équipes du Jura de travailler à ce projet pour Champagnole. Cet outil donne de très bonnes réponses à la population, en cohérence avec les autres acteurs.
Comprenez-vous la colère de la population ?
J’ai dit au directeur de Lons que nous avions une exigence d’aller vite mais il ne faut pas faire n’importe quoi, se précipiter.
Pourquoi ne pas avoir sollicité les pompiers comme à Dole ?
Je ne me vois pas comme premier acte à mon arrivée demander au préfet de réquisitionner les pompiers.
Et que répondez-vous à ceux qui demandent la réintégration des professionnels non vaccinés ?
L’Etat a demandé un avis scientifique sur ce sujet.