Choc énergétique, flambée des matières premières, hausse des salaires : pendant longtemps, on a cru que cet amer cocktail ne serait bu que par d’autres. Et pour cause, pendant les premiers mois du conflit en Ukraine, le temps s’est comme arrêté, l’économie restant suspendue dans le monde d’avant, stocks d’intrants, contrats d’approvisionnements, et aides publiques (déversées durant l’ère Covid) en poche. Et c’est ainsi que durant le premier semestre 2022, une majorité d’entreprises ont fait le dos rond selon l’institut Rexecode, entre autres économistes. Entendez par là que dans la plupart des secteurs, la hausse des coûts de production a été absorbée par une réduction des marges, économisant ainsi au moins 4 points d’inflation. Seules exceptions à cette règle : les transports et les énergies qui ont vu leurs profits s’envoler rapidement eu égard à la flambée des marchés.
La moitié des entreprises pensent augmenter leurs prix
Mais…les choses semblent avoir changé depuis le 3e trimestre 2022, c’est ce que plusieurs économistes ont remarqué ainsi que la BCE. D’après eux, les entreprises cherchent désormais à reconstituer leurs marges, en poussant leurs prix au-delà de l’augmentation des coûts de production. Un coût qui d’ailleurs devrait diminuer du fait du reflux spectaculaire des prix des matières premières et de l’énergie sur les marchés de gros. D’après de savants calculs de la Banque Postale, ce repositionnement tarifaire aurait représenté + 1,5% d’inflation sur les 6% recensés au 4e trimestre 2022. Mais qu’en sera t-il dans l’année à venir, là est la grande question. Aux dires d’une enquête menée par l’INSEE fin février, environ 50% des entreprises pensent augmenter leurs prix de vente pour compenser la hausse des énergies. C’est beaucoup et peu à la fois, car fin 2022, environ 65% se déclaraient favorables à une telle décision. La tendance semble donc aller dans le bon sens, d’autant plus que la moitié des entreprises pensent aussi à « adapter leurs modes de production » pour contenir leurs dépenses énergétiques. L’automatisation aura sans doute encore de beaux jours devant elle, pénurie de personnel aidant aussi (lire encadré)… Enfin, seulement 30% des entreprises songent à comprimer leurs marges si la flambée des énergies se poursuit. Un encouragement donc décerné aux consommateurs pour faire jouer la concurrence et privilégier celles qui semblent les plus louables en termes de politique tarifaire.
La rédaction
2023, année du robot
Non il ne s’agit pas d’un nouveau signe de l’année chinoise, mais bien d’un signe des temps. Après le choc Covid, de nombreuses entreprises s’efforcent de relocaliser leurs unités de production moins loin qu’en Asie, mais butent sur un problème majeur : la pénurie de main-d’œuvre. L’automatisation au sens large jouit donc d’un vent favorable et il y a fort à parier que vous deviez à l’avenir parler à une intelligence artificielle conversationnelle plutôt qu’à un humain par exemple. Pour le meilleur et pour le pire…