Il y a 130 ans dans le Jura… honnêteté exemplaire

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Semaine du 15 au 21 novembre

Le 15 novembre 1891, M. Annosse, qui était jardinier, se rendait à Vincelles (une commune qui fusionna en 2017 avec Bonnaud, Grusse et Vercia pour former Val-Sonnette). Pour ce faire, il prit le train. Durant ce voyage, il transportait avec lui une sacoche abritant cinq cents francs, ce qui représentait une somme relativement importante pour la fin du XIXe siècle*.

M. Annosse descendit du train vers Lons-le-Saunier, plus précisément à la gare de Sainte-Agnès. Rapidement, il se rendit compte qu’il n’avait plus sa sacoche et il supposa qu’elle était restée sur la banquette du compartiment. Le problème est que « le train s’était déjà remis en route ». Impossible donc de le rattraper.

« M. Annosse prévint aussitôt M. le chef de gare, lui disant qu’il se trouvait dans le compartiment un seul voyageur, un militaire, allant à Cousance », précise l’article du Petit Comtois. Le chef de gare de Cousance reçut donc un télégramme l’informant de cet oubli et de l’éventuelle personne qui pourrait s’en emparer. Ce chef de gare ne tarda pas à répondre « que la sacoche venait effectivement de lui être remise, à l’arrivée du train, par le militaire en question, nommé Gustave Dumont, soldat ouvrier tailleur au 44e ». M. Annosse retrouvait sa sacoche et sa somme rondelette le soir même.

Un « acte de probité », comme le note l’article, qui impose le respect, dans une société où les vols étaient relativement fréquents.

*Puisqu’il y a eu depuis de nombreuses fluctuations monétaires (inflations…), il est complexe de proposer un comparatif. Toutefois, vers 1890, un aiguilleur des chemins de fer, qui travaillait entre quinze et seize heures par jour, gagnait neuf cents à mille francs par an. Cinq cents francs représentent donc, par exemple, six mois de travail d’un aiguilleur des chemins de fer (et lui n’était pas à 35 h/semaine !).

Le Petit Comtois, 21 novembre 1891, numéro 3023, p. 2.