Ainsi parlait Villon, dans « La ballade des pendus », de ce qu’il allait advenir de lui. Un texte désespéré et macabre composé à l’ombre de la potence dont la corde mettra le haut-là à sa vie tourmentée.
Aujourd’hui un despote fait parler la poudre contre ses Frères Humains.
Il n’a pas inventé la poudre. Elle fut mise au point -semble-t-il- par les Chinois vers 610. Ils souhaitaient concevoir un élixir d’immortalité mais une erreur de dosage leur a bientôt sauté aux yeux. Qu’importe ! Ils en firent des feux d’artifice. On aurait pu en rester là mais c’eut été oublier l’inventivité humaine toujours en quête de bien des artifices pour éblouir son prochain.
La poudre à canon fit son apparition en Occident à la fin du Moyen-Âge. Le 17 juillet 1453 voit la victoire de Charles VII sur Henri VI d’Angleterre grâce à l’utilisation massive de l’artillerie de campagne et de la poudre à canon. La nouveauté fit l’effet d’une bombe. C’était un tel engin de mort qu’on crut -un temps (court)- qu’elle dissuaderait à jamais de s’écharper entre voisins. Pensez-vous ! Les assauts en furent au contraire grandement facilités.
Depuis la poudre nous est familière. Elle saupoudre nombre de nos expressions et s’offre à nous tous comme une traînée (de poudre).
La poudre d’escampette est la poussière soulevée jadis par une fuite précipitée. C’était avant qu’une voirie moderne et bitumée permette, enfin, de décamper sans jeter la poudre aux yeux de qui voulait nous suivre.
Jeter de la poudre aux yeux était une tactique de guerre qui consistait à orienter le combat dans le sens du vent pour aveugler dans la poussière (et les bras en croix) ses ennemis du moment.
Aujourd’hui cette chronique vous paraîtra de la poudre de perlimpinpin… C’est que les temps sont difficiles et que le son du canon ne prête guère à sourire.