Fête des mères : ça ne date pas d’hier !
La croyance populaire veut attribuer la journée de la fête des mères au Maréchal Pétain, en 1942. Mais l’origine de cette célébration est en réalité bien plus ancienne.
Tout commence à l’Antiquité, alors que les grecques rendaient hommage à Rhéa (ou Cybèle), la mère de Zeus. La fête se déroulait au printemps, synonyme de renouveau et de fertilité. Au XVe siècle, les anglais fêtent le Mothering Sunday, d’abord au tout début du Carême avant de passer au 4e dimanche de cette période sacrée.
Ce n’est qu’en 1908 qu’une certaine Anna Jarvis instaura la journée que nous connaissons tous. Elle fait suite aux propositions de l’activiste Julia Ward Howe qui, en 1870, initia la Journée de la Mère avec un objectif d’appel à la paix. Anna Jarvis connut le malheur de perdre sa mère en 1905. En mai 1908, une célébration donnée en l’honneur de la disparue se déroule au sein de l’église épiscopale et méthodiste. Ne pouvant y assister, Anna envoie un télégramme agrémenté de 500 œillets blancs. La tradition de l’œillet perdure encore à ce jour : des blancs pour les mères encore en vie, des rouges pour les mamans décédées. Les fleurs, dans leur globalité, furent également associées à la fête.
En France, la ville d’Artas (38) est la première à mettre les mères de familles nombreuses à l’honneur, en 1906. En 1918, la ville de Lyon décide de rendre hommage aux mamans ayant perdu leurs fils et/ou mari durant la première Guerre Mondiale. En 1942, le Maréchal Pétain lance un message solennel à la radio, à destination de toutes les mères de France. Le but affiché était de relancer la natalité en France. Message bien reçu à en croire le baby boom que le pays connut jusqu’en 1970 !
La fête des mères devient officielle en 1950.
Fête des pères : historique, oubliée puis remise au goût du jour
La fête des pères a vu le jour au XVe siècle. Il s’agissait initialement d’une célébration catholique, dont la date est fixée au 19 mars, six jours avant l’Annonciation. Cette journée n’était pas destinée à tous les pères mais à honorer le père nourricier de Jésus, à savoir Joseph. La tradition se développe au XIXe siècle sous l’impulsion du pape Pie IX mais elle finira par sombrer dans l’oubli au siècle suivant.
La fête des pères revient sous l’impulsion … d’une marque de briquets ! L’entreprise bretonne Flaminaire cherchait une façon de booster ses ventes durant le mois de juin, jugé plutôt creux en termes de commercialisation. Ils copient alors l’idée des cafés Grand-Mère qui avaient réussi l’exploit d’instaurer la fête de nos aïeules sur fond d’arabica, en soufflant l’idée de célébrer les papas en leur offrant un briquet. L’opération est un succès ! A tel point que la fête des pères est officialisée par décret en 1952.
Fleuristes, restaurateurs et parfumeurs se frottent les mains
Il n’y a pas si longtemps de ça, nous offrions à nos mamans un très joli collier de nouilles, soigneusement peint par nos soins. Nous nous asseyions au pied du lit et récitions maladroitement quelques vers appris à l’école, censés déclamer l’amour que nous lui portions. Les papas, quant à eux, avaient souvent droit à un porte-photo en pince à linge ou à des dessous de verre en bouchons de liège.
Nous avons grandi et les cadeaux que nous offrons à nos parents sont généralement moins manuels et plus commerciaux. Nous sommes 70.8% à célébrer nos mères et nous n’hésitons pas à dépenser en moyenne 52€*. Les cadeaux les plus plébiscités sont les fleurs, selon un sondage YouGov (avril 2019) pour 31% des français. Sur la deuxième marche du podium se trouvent les parfums (10%), suivis de près par un bon repas au restaurant (10% également). Viennent ensuite les bijoux (7% des personnes interrogées), les soins et les massages (6%). Exit donc les incitations publicitaires des années 60 qui promettaient un bonheur infini à celles qui recevraient un nouveau fer à repasser !
Les papas sont un peu moins gâtés que les mamans avec un budget moyen de 49€. Sans grande surprise, les vins, spiritueux et autres délices alcoolisés** sont largement plébiscités pour 30.4% des sondés***. 18.8% d’entre eux offriront volontiers un parfum ou un produit cosmétique tandis que 17.9% se rabattront sur un objet culturel. A l’image des mères qui redoutent un cadeau électro-ménager, les pères feraient la grimace s’ils recevaient de la vaisselle, des fleurs ou bien encore… des sous-vêtements ! A bon entendeur …
*Sondage Soluna pour LSA, avril 2021
** L’abus d’alcool est dangereux pour la santé
*** Etude Figaro Economie, avril 2016