Depuis mars, une équipe de référents en Situation Sanitaire Exceptionnelle (SSE), composée de deux médecins, du chef du Pôle, de deux ambulanciers et deux infirmiers, planchait sur l’organisation de cet exercice grandeur nature.
Le but ? Concevoir une réponse efficace en cas de crise majeure – qu’elle soit d’origine nucléaire, radiologique, ou climatique – et anticiper les gestes qui sauvent. Avec l’appui de la Croix-Rouge, des figurants, majoritairement des élèves, ont été maquillés pour incarner des blessés graves et ont pris part à l’exercice pour accentuer le réalisme de la situation.
Les services de pédiatrie, d’urgences, le bureau des admissions et l’administration ont été intégrés à la simulation, avec l’implication de 15 professionnels du SAMU, coordonnés pour répondre à cette situation d’urgence exceptionnelle. L’objectif global était de tester la capacité d’organisation de l’hôpital et d’identifier les points d’amélioration dans la gestion d’une crise de grande ampleur.
Scénario catastrophe : explosion et afflux massif de victimes
À 13h30, l’alerte a retenti au CHU de Lons-le-Saunier, déclenchant le début de la simulation. Le scénario prévoyait l’explosion d’une bonbonne de gaz lors d’un événement en centre-ville, provoquant un mouvement de panique. En quelques minutes, des dizaines de victimes ont afflué vers l’hôpital, créant un afflux massif qui a temporairement désorganisé les services.
Le plan blanc a été activé immédiatement, réunissant l’ensemble des personnels en une cellule de crise chargée de coordonner la prise en charge des victimes. Ce plan prévoyait l’arrivée d’une vague de trente blessés, parmi lesquels des cas graves nécessitant une intervention d’urgence, des enfants et des adultes avec des blessures critiques comme des membres arrachés et des éventrations.
Dans ce contexte, chaque service devait intervenir rapidement et avec précision. La prise en charge initiale comprenait le triage des patients selon leur état de gravité : urgences absolues, urgences relatives, et victimes décédées sur place. En parallèle, des hélicoptères de Besançon ont été appelés en renfort pour gérer les cas les plus graves, tandis que les gendarmes, les pompiers, les autorités locales, l’ARS ont été informés.
Un test grandeur nature pour des situations de crise
Cette simulation, la plus ambitieuse jamais réalisée au CHU de Lons-le-Saunier, a duré 2h30, mettant à l’épreuve les réflexes des équipes et leur coordination pour gérer l’afflux de victimes. Au fil de l’opération fictive, le nombre de décès et de blessés n’a cessé d’augmenter, intensifiant la pression dans tous les services. Cet exercice servira de référence pour affiner les protocoles et renforcer la préparation des équipes, les rendant plus aptes à réagir efficacement en cas de crise sanitaire réelle.
B.B