Energie : ce que cache le « bouclier tarifaire »

Bien loin des 4% promis par l’Etat, un start-up met les pieds dans le plat et annonce « +11,6% sur le tarif de base ». Eclaircissements.

0
775

+4% sur le Tarif Réglementé de Vente (TRV) : c’est la promesse faite par le gouvernement, une promesse étendue même jusqu’à la fin de l’année 2022. Mais que cache ce ‘cadeau’ fait aux français ? Cherpas, une start-up a développé une application web permettant d’analyser en quelques clics les abonnements domestiques des particuliers (électricité et gaz, internet, mobile). Et ses analyses sont sans appel : cette moyenne de 4% masque selon elle « en réalité des augmentations bien plus significatives pour de nombreux ménages, que ceux-ci aient opté pour une offre à tarif de base ou à tarifs heures pleines/heures creuses ».
« Pour le tarif de base, le Tarif Réglementé de Vente subit une augmentation moyenne de +11,6%. Pour le tarif heures creuses, le Tarif Réglementé de Vente augmente significativement de +8% alors que celui aux heures pleines ne subit qu’une hausse limitée de +1%. Loin de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, cette hausse de 4% du tarif réglementé de l’électricité fait majoritairement peser la hausse sur les foyers les plus modestes mais aussi les foyers les plus éco-responsables dans leur consommation ».

Les heures creuses encore plus chères !

« Effectivement, l’électricité des heures pleines est plus « charbonnée » car elle utilise les centrales de gaz et de charbon, tandis que l’électricité des heures creuses fait appel à l’énergie nucléaire. Comme l’indique le Syndicat de gestion des énergies de la région lyonnaise (Sigerly), « limiter les forts appels de puissance sur le réseau électrique en hiver limite la production d’électricité à partir d’énergies fossiles » ».
La start-up conclut ainsi sa surprenante analyse : « Sur les 11 millions de foyers concernés par les tarifs de base, 95% ont une consommation énergétique égale ou inférieur à 9kVA et cela concerne en grande majorité des foyers modestes. Pour ces consommateurs, la hausse du TRV depuis le 1er février 2022 atteint les 11,6%. Parallèlement, les ménages avec une part d’heures creuses dans leur abonnement supérieure à 70% subissent une hausse 2.6 fois plus importante que ceux ayant une part d’heures creuses inférieure à 30% ».
Avant même ces mesures, Cherpas confirmait dès septembre 2021, que le tarif heures creuses/heures pleines  « ferait même plutôt perdre de l’argent à de nombreux ménages que l’inverse ». Des calculs  qui font un peu désordre dans la course au pouvoir d’achat avant les présidentielles…

La rédaction

Comment bien utiliser son chauffage

Faut-il couper le chauffage la nuit ? Cette question, davantage d’actualité, appelle plusieurs réponses. Experts et fabricants de radiateurs comme Thermor mettent en avant plusieurs critères : isolation de votre logement, inertie thermique, et mode de chauffage entre autres. Dans un logement doté d’une bonne isolation, il est possible d’éteindre son chauffage la nuit, car il y a peu de risques de pertes de calories. Surtout, si votre logement « pèse lourd » sur le plan énergétique : le béton, la pierre et la brique se réchauffent lentement, mais rendent ensuite leurs calories la nuit. Mais le critère déterminant tient dans votre mode de chauffage : ce qui chauffe rapidement –à savoir convecteurs électriques, pompes à chaleur, climatiseurs réversibles – peut être coupé la nuit si votre logement est bien isolé. Dans le cas contraire, il est conseillé de juste les programmer à 16° pour éviter de surconsommer au matin. Dotée de grandes inerties, les chaudières doivent au contraire garder une température de fonctionnement constante. Lorsque le moteur d’une voiture est froid en hiver, elle consomme bien plus le temps que sa température remonte. Il en est de même pour une chaudière, il est donc conseillé de juste baisser le thermostat de 3 à 4 degrés la nuit.