Bourgogne Franche-Comté. Elise Moreau : vouloir supprimer le CESER est une attaque brutale contre la démocratie

Une commission spéciale de l'Assemblée Nationale a voté le 24 mars dernier la suppression des Conseils Economiques Sociales et Environnementales Régionales (CESER) dans toutes les régions. Pour Elise Moreau, présidente du CESER de Bourgogne-Franche-Comté "C'est une attaque brutale contre la démocratie."

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Elise Moreau présidente CESER Bourgogne Franche Comté
Elise Moreau, présidente du CESER Bourgogne-Franche-Comté.

Elise Moreau, présidente du CESER de Bourgogne-Franche-Comté, oscille depuis quelques jours entre incertitude et envie de se battre. En effet, cette dernière se retrouve à la tête d’une assemblée consultative à l’avenir incertain !

Ce lundi 24 mars, du côté du Palais Bourbon, les députés réunis en commission spéciale pour l’examen du projet de loi sur la simplification de la vie économique se sont intéressés à plusieurs organisations consultatives, dont les CESER et se sont prononcés en faveur de leur suppression, estimant que ceux-ci seraient coûteux et peu utiles.

« C’est une attaque brutale contre la démocratie participative et tenir ce genre de propos, c’est bien mal connaître le fonctionnement des CESER », dénonce Elise Moreau, qui entrevoit de la part des députés une certaine « sournoiserie« , en particulier à l’encontre de Ian Boucard, député LR de la 1ère circonscription du Territoire de Belfort, qui présidait cette commission. 

« Je trouve très surprenant que l’on utilise un projet de loi sur la simplification de la vie économique pour s’en prendre aux CESER » et d’ajouter : « Cette commission vise à alléger les charges administratives sur les entreprises, je ne comprends pas bien ce que les CESER viennent faire là ».

« Les CESER coûtent entre 50 et 60 millions d’euros par an pour l’ensemble des régions françaises, ils produisent des rapports mais que les élus ne lisent pas forcément et qui servent souvent de « recasage » des personnalités politiques ou syndicales qui auraient perdu des élections », avait indiqué Ian Boucard en commission.

Elise Moreau se défend de présider une assemblée qui ne serait pas écoutée par les élus. « Tenir ce genre de propos, c’est mépriser les entreprises, les salariés et les associations, nous sommes une assemblée qui réunit les corps intermédiaires de toute la région, nos méthodes de travail sont structurées et nos débats se tiennent dans une ambiance sereine et constructive. Il y a parfois des avis contradictoires, mais nous trouvons toujours des consensus pour apporter des solutions équilibrées ! », déroule Elise Moreau, qui conçoit le CESER comme un « révélateur de ce qui se passe dans les territoires. Nous n’hésitons pas à sortir à l’extérieur et être au plus près du terrain pour apporter une analyse de qualité, dire que nos rapports ne sont pas lus est faux, nous sommes écoutés et suivis, pour preuve, 2 tiers de nos préconisations sont suivies par l’exécutif régional », indique la présidente.

Concernant les attaques sur le coût financier de ces assemblées pour les régions, Elise Moreau indique : « Aujourd’hui, le CESER représente 0.08 % du budget de la région Bourgogne-Franche-Comté, soit 50 centimes par habitant. Mais concernant notre assemblée, je ne parlerais pas de coût mais plutôt d’investissement, le supprimer par soucis d’économie pourrait engendrer des coûts bien supérieurs à l’avenir ».

« Investir dans le CESER, c’est investir dans la démocratie et le rôle des députés est de faire la démocratie, pas la défaire », argue Elise Moreau.

Si la commission s’est prononcée pour la surpression des CESER, leur avenir n’est cependant pas scellé. Cet amendement devait être débattu une dernière fois dans l’hémicycle au moment où les députés devaient faire l’examen de la loi de simplification de la vie économique (à partir du 8 avril dernier).

E.S.