Éditorial

Noël en novembre

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Après la prime “Coup de pouce chauffage” sortie du chapeau d’on ne sait quel stratège politique il y a trois semaines, voici que vient d’arriver le “Contrat d’engagement jeune”.
Un nouveau dispositif destiné à un public de 16 à 25 ans sans emploi ni formation en cours qui, à partir de mars 2022 et pour un an, aura pour objectif “d’accompagner pour se rapprocher du marché du travail”. Avec à la clé, une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros mensuels.
Est-ce une conséquence du réchauffement climatique, ou peut-être de l’échauffement des esprits qui laisserait craindre une énième flambée sociale ?
Toujours est-il qu’il pleut des cadeaux un peu partout dans l’Hexagone, plus d’un mois avant la venue du père noël…
Ainsi, l’argent magique coule toujours à flots, sans pour autant ruisseler tel qu’il l’avait pourtant été promis, mais le manège (à sensations positives) continue de tourner. Et ce, “quoi qu’il en coûte”.
Mais au fait, pour aider plus efficacement ceux qui sont éloignés du travail à “découvrir un métier, se former, trouver un apprentissage ou un emploi”, alors que des centaines de milliers d’emplois restent non pourvus, peut-être conviendrait-il de mieux opérer le lien entre l’offre et la demande du marché ?
En clair réorienter les candidats vers des métiers ou des domaines en tension.
Quitte à faire parfois preuve d’un peu plus de verticalité ou de coercition…
Non ?
Mais le problème c’est qu’ils les refusent. C’est trop dur, ou ce n’est pas assez bien.
C’est vrai que travailler c’est difficile. Il faut se lever 5 jours par semaine, être à l’heure, dire bonjour, lâcher son téléphone, remplir son rôle, faire sa place, assumer son devoir. “Des trucs de vieux qui soûlent”, en somme.
“L’accompagnement cessera en cas de “non-respect des engagements” ou de “refus injustifié” d’une offre d’emploi ou de formation” a toutefois précisé Jean Castex.
Faut-il encore s’entendre sur ce qui peut sembler justifié pour l’un mais ne le sera pas forcément pour l’autre. Et là aussi, il risque d’y avoir de belles surprises !
Bref, comme bien souvent à l’approche des échéances majeures, les mesurettes électoralistes sont légion. L’argent gratuit tombe du ciel. A six semaines de Noël, c’est déjà la fête. Champagne et violons.
On en oublierait presque qu’il faudra bientôt payer la facture…