Crancot : des revendications au foyer pour handicapés

Une partie du personnel est mobilisée pour obtenir plus de moyens à la Tillette.

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Une trentaine de salariés ont manifesté devant le foyer de La Tillette à Crançot.

« Il n’y a jamais eu autant de ruptures conventionnelles de contrats -24 ou 25- que depuis deux ans  » : pour Gérald Grosfilley, délégué syndical CFTC du foyer pour handicapés La Tillette à Crançot, il y a un problème de gouvernance à l’APEI depuis l’arrivée d’un nouveau directeur général. Selon lui, la pénurie de personnel qui en découle entraîne l’embauche de personnes non qualifiées pour faire des toilettes, par exemple, ainsi que la suppression de deux postes d’éducateurs spécialisés. Sans oublier une pression qui se renforce sur la soixantaine de salariés s’occupant d’environ autant de personnes handicapées intellectuelles. « On veut nous faire travailler un week-end sur deux, contre un sur six auparavant ; on doit lister tous les quarts d’heure chaque tâche accomplie » dénonce t-il. Une approche selon lui comptable pour combler un déficit estimé à 140.000€.

Ne pas rompre la solidarité

Une partie des salariés a manifesté pour demander au contraire un élargissement de la prime ‘Segur’ (183€ net par mois) à tout le personnel. Une revendication comprise par le directeur du foyer de vie, Patrice Bronchart : « Une équipe autour d’une personne handicapée, c’est un tout. On ne peut pas rompre la solidarité qui existe entre les membres de cette équipe. Pourquoi une aide soignante qui travaille la nuit a t-elle droit à la prime Ségur, et le veilleur de nuit pas ? Ne peut-on pas avoir une égalité de traitement ? », surtout quand on sait qu’un éducateur spécialisé (bac +2) commence au SMIC.
Gérald Grosfilley demande au Comité social et économique (CSE) la réalisation d’un audit externe pour « analyser les risques psycho-sociaux » dans l’établissement, prélude éventuel à une table ronde entre APEI et Conseil départemental du Jura. Ceci sans préjuger d’une grève générale… Patrice Bronchart tient cependant à rassurer les familles : « La sécurité, le bien-être et les repas des résidents sont assurés. Et malgré les difficultés, on est encore debout, quand d’autres foyers ont fermé ».