D’après François Bavay, directeur régional de la Banque de France, les chiffres d’affaires et les carnets de commande prouvent que l’activité économique a bien résisté en 2022. Avec un bémol sur ces carnets : « Des commandes ont été rentrées à des niveaux de prix dont on n’est pas très sûr que ces niveaux assureront la profitabilité » des entreprises confie t-il. L’activité devrait ralentir en 2023 et reprendre en 2024 prévoit-il : « les fameux 3R, résistance ralentissement reprise ». Aujourd’hui les goulets d’étranglement semblent appartenir au passé, mais les difficultés résident dans les prix auxquels les entreprises achètent leurs intrants… Plus le choc énergétique qui va nous coûter 2,5 points de PIB, un coût à répartir entre les particuliers, les entreprises, les collectivités locales et l’État : « Soyons clairs, l’État ne pourra pas tout absorber contrairement à ce qui s’est passé en 2020 durant la crise sanitaire » affirme François Bavay. Pour compléter ce triptyque peu glamour, les difficultés de recrutement perdurent : 2 entreprises sur 3 en Bourgogne Franche Comté déclarent ne pas pouvoir recruter les compétences dont elles ont besoin. « Pour l’instant, la spirale infernale prix-salaires n’est pas enclenchée » rassure le directeur régional, mais quid de l’année 2023 ? Une forte hausse des salaires entraînerait une hausse des biens et services qui entraînerait une hausse des salaires, etc : l’histoire du serpent qui se mord la queue…
Enfin, selon une autre enquête d’opinion de la Banque de France, la situation des trésoreries se dégrade, davantage d’ailleurs dans l’industrie que dans les services marchands.
La rédaction
La revue de détail par secteurs
Une autre enquête de conjoncture datant d’octobre dernier ajoute quelques éléments à la situation dépeinte par François Bavay.
La production industrielle accuse à nouveau un léger tassement. La plupart des segments d’activités sont touchés. Les carnets de commandes restent toutefois jugés satisfaisants. La hausse des prix devient plus modérée. Un léger redressement de l’activité est anticipé.
Dans les services marchands, l’activité d’ensemble est à nouveau en légère progression, portée principalement par le secteur de l’hébergement et de la restauration. La hausse des prix des prestations se poursuit. Le courant d’affaires devrait conserver une faible progression.
L’activité dans le bâtiment en octobre reste en légère hausse, portée par la dynamique des chantiers en cours. Les carnets de commandes sont encore confortables, mais les consultations pour devis ralentissent. La hausse des prix est toujours soutenue. L’activité devrait se maintenir. Dans les travaux publics, le courant d’affaires trimestriel est en repli. Les carnets de commandes sont un peu justes. Une légère baisse d’activité est anticipée.
Enfin, François Bavay a confirmé que l’automobile, secteur proéminent en Bourgogne Franche Comté, tire la langue : « Dans l’automobile, on a évidemment une situation moins favorable avec des marges qui pourraient se dégrader ou qui vont se dégrader en 2022. On a à peu près 4 entreprises sur 10 qui nous disent que les marchés sont faibles, donc là on a une interrogation due aux cours de l’énergie entre autres.