Rubrique. Grands mots, grands remèdes : à moins que… ?

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Le Dictionnaire de l’Académie vient de proposer un Tome 4 avec les nouveaux mots si utiles à nos conversations ordinaires. Parmi eux, « homophobe », indispensable pour décrire les chants dans les tribunes de nos grands matchs.

L’homophobie est très présente dans le sport. On hurle des chants homophobes, on invective, on organise les tifos, on banderole à fond les ballons.

On peut se demander pourquoi certains concentrent tant d’efforts sur ce sujet anecdotique. D’autres causes seraient mieux inspirées : la crise écologique, la démographie galopante, le mal fait aux femmes et tant d’autres… On pourrait même hurler contre le réchauffement climatique, mais non ! C’est l’homophobie qui décroche la timbale.

C’est évidemment très suspect.

À l’adolescence, le tumulte hormonal qui saisit les corps provoque bien des angoisses. Beaucoup d’adolescents ont une petite poussée mammaire. On l’appelle la gynécomastie. Ça va passer. S’il n’y avait que ça… Mais chez beaucoup des pensées troublantes, une attirance passagère pour le même genre, sèment la panique. C’est normal. Encore fallait-il être prévenu. Et le plus souvent c’est la honte, si difficile à porter pour un ado. Beaucoup passeront ce moment qui ne dure guère avec un haussement d’épaules et quelques soupirs.

Mais pour quelques-uns l’effroi prend le dessus. Si on me prenait pour, si on se doutait que, si ça se savait, si j’avais vraiment à résoudre ce malaise ? C’est la bascule qui peut durer toute une vie. Une seule façon de réagir : gueuler des propos homophobes, casser du p.d., se comporter comme un super-mâle avec des super c. et surtout que ça se sache !

C’est en public qu’il faut se faire entendre pour chasser le doute.

Hurler son homophobie. Ça vous classe un mec.

À moins que… tant d’acharnement pour une cause sans intérêt …? Oui ! en fait…

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