Salin-les-Bains. Santé Mentale : Faire du lien fait du bien

Au parc des Cordeliers à Salins-les-Bains, la santé mentale s’est invitée en plein air. Une journée conviviale, portée par le Contrat Local de Santé du Pays de Pasteur, pour parler autrement de bien-être psychique et briser les tabous.

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santé mentale Salins
Atelier lecture.

Le 18 octobre, le parc des Cordeliers se transformait en un lieu d’échanges et de jeux, où la parole sur la santé mentale circulait librement. L’après-midi d’information organisée dans le cadre du Contrat Local de Santé (CLS) du Pays de Pasteur a réuni partenaires médico-sociaux, associations et habitants autour d’un même enjeu : déstigmatiser la santé mentale et rappeler que le bien-être psychique concerne chacun.

« L’idée, c’est de parler de santé mentale autrement, de la rendre visible, concrète, vivante », résume Édith Ruefly, animatrice du CLS depuis 2022. Ce dispositif, soutenu par l’Agence Régionale de Santé, s’inscrit dans une dynamique nationale lancée dans les années 1990.

À Salins, la journée se voulait ludique et inclusive. Le public a découvert la caravane sensorielle de Relais Autisme, participé à un escape game sur les addictions, proposé par le XAPA ou encore profité d’un atelier lecture animé par le Centre Médico-Psychologique. Le Groupe d’Entraide Mutuel de Champagnole a apporté sa touche d’humanité, tandis que le Secours catholique, le CCAS de Salins et plusieurs structures locales prêtaient main-forte. « C’était important d’avoir un temps fort pour rassembler, pour faire du lien, tout simplement », souligne Édith Ruefly.

Des ateliers fleurissaient dans divers coins du parc.

Des actions pour durer

Depuis le lancement de la quinzaine, le 6 octobre, près de 200 personnes ont participé aux différentes actions, sans compter les 300 élèves sensibilisés dans le cadre d’ateliers Pasteur à Arbois. Pour prolonger cet élan, le CLS a conçu un annuaire des ressources en santé mentale recensant les aides locales, départementales et nationales. « On voulait que ce soit accessible à tous, dans les France Services, les CCAS, les XAPA… On y aborde aussi des thématiques comme la transphobie ou les questions de genre », précise Édith qui, comme tous les partenaires, arborait le badge fédérateur “Faire du lien fait du bien”.

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Derrière les sourires, la fragilité du système

Derrière ces initiatives se dessine une réalité plus fragile : le manque de psychiatres et de structures adaptées. « La psychiatrie reste le parent pauvre de la médecine, déplore-t-elle. Certains CMP ferment, les prises en charge tardent, et quand les troubles ne sont pas traités précocement, la situation se dégrade. » Elle salue néanmoins les évolutions de fond : « On soigne davantage en ambulatoire, en maintenant la personne dans son environnement ».

Parler de santé mentale, c’est enfin bousculer les préjugés. Ceux d’une discipline trop souvent associée à l’enfermement. « Il y a des degrés dans les troubles psychiques. Ce n’est pas tout blanc ou tout noir. L’essentiel, c’est de pouvoir en parler, sans peur ni honte. »