Une quarantaine de personnes étaient rassemblées vendredi 17 octobre, sous le kiosque du parc René Nicod, à Oyonnax. A l’initiative de quelques habitants et en lien avec l’amicale des Algériens en Europe, il s’agissait de commémorer la mémoire des victimes du massacre du 17 octobre 1961.
Descendante de l’immigration algérienne, Houriya Bouakkaz, enseignante, a exposé les faits…
Le 5 octobre 1961, en pleine guerre d’Algérie, Maurice Papon, commissaire de police de Paris, instaure un couvre-feu pour tous les ressortissants algériens (alors appelés “Français Musulmans d’Algérie”) entre 20 h 30 et 5 h 30 du matin. En signe de protestation, une manifestation pacifiste est organisée à l’appel du Front de Libération Nationale algérien (FLN) le 17 octobre 1961 sur les quais de Seine. Près de 30 000 personnes sont présentes : hommes, femmes et enfants. La manifestation est l’objet d’une violente répression : elle fait de nombreuses victimes. Le lendemain, deux morts sont officiellement annoncés. Dans les faits, sans doute près de 200 personnes.
Massacre passé sous silence pendant de nombreuses années, le travail des historiens a conduit le président de la République François Hollande à parler en 2012 de “répression sanglante”. Le président Macron a qualifié les événements de “crimes commis sous Papon” en octobre 2021.
A l’issue des discours, des fleurs ont été lancées symboliquement dans la Sarsouille, en souvenir des victimes algériennes. Un devoir de mémoire pour celles et ceux qui souhaitent dénoncer ce qu’ils qualifient de crime d’Etat.
