Dole. Une marche blanche organisée par les 3 mosquées de Dole

En réaction à l'assassinat d'Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard le 25 avril dernier, les 3 mosquées doloises avaient organisé une marche blanche ce dimanche 4 mai.

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Marche blanche Aboubakar Cissé à Dole
Le cortège silencieux a emprunté les rues du centre ville.

C’est à Dole que s’est tenue l’unique manifestation du département en réaction à l’assassinat d’Aboubakar Cissé, un jeune homme d’une vingtaine d’années lardé de coups de couteau dans une mosquée à la Grande Combe, une petite commune du Gard.

Un acte effroyable et consternant pour la communauté musulmane de Dole qui s’est réunie pour une marche blanche organisée ce dimanche 4 mai à l’initiative des 3 mosquées que compte la ville, avec la participation de différentes associations.

Une marche silencieuse et digne 

Au départ du cours Saint-Mauris en milieu d’après-midi, les 120 participants (source policière) se sont réunis avant d’emprunter la rue de Besançon, la rue des Arènes, pour passer devant l’Hôtel de Ville, avant de rejoindre en point d’orgue la Sous-Préfecture par la rue du collège de l’Arc.

Dans le silence, on pouvait voir sur des pancartes le visage d’Aboubakar Cissé, avec comme inscription : “Victime d’islamophobie, le racisme tue !“. Pour beaucoup, cet acte est le résultat d’une stigmatisation de la communauté musulmane comme l’explique Farid, banderole en main : “Il y a de plus en plus de discrimination et nous avons le sentiment que pour certains nous sommes la cause de tous les maux de notre société, on est là pour que plus jamais cet acte ne se reproduise et on appelle à la paix et au vivre ensemble”.

Dans sa prise de parole, Choukri Amdouni, secrétaire de la mosquée du théâtre, a dénoncé le traitement médiatique réservé à l’affaire : “Les médias ont d’abord accrédité la thèse d’un différent entre deux fidèles avant que l’on se rende compte qu’il s’agissait d’un assassinat perpétré par une personne étrangère à la mosquée. Certains médias surfent sur l’islamophobie et prennent parfois la place de la justice”, a-t-il indiqué, avant qu’une petite fille ne lise un courrier adressé au chef de l’Etat faisant mention d’incidents illustrant un climat délétère : “Les musulmans sont victimes d’agressions physiques, verbales, d’actes de vandalisme dans les mosquées ou encore de discrimination au travail”, ont été listés avant qu’une minute de silence ne soit observée en hommage à Aboubakar Cissé.

Ce n’est pas un fait divers mais bien un acte terroriste 

Prise de parole de Choukri Amdouni
Choukri Amdouni, secrétaire de la mosquée du théâtre.

Choukri Amdouni, secrétaire de la mosquée du théâtre qui a coorganisé cette marche blanche estime que les musulmans ne vivent pas dans la peur mais dans la crainte, en précisant que des mesures de sécurité ont été apportées dans les mosquées à la demande du ministère de l’intérieur. Choukri Amdouni ne veut pas que cet acte soit classé comme un simple fait divers considérant qu’il s’agit d’un acte terroriste. “Si on prend le même cas, les mêmes actes, mais si l’on change le lieu en prenant n’importe quel lieu de culte, autre qu’une mosquée, vous verrez que l’affaire sera immédiatement considérée comme un acte terroriste”, a-t-il précisé.

E.S.